- Accueil
- Lutte ouvrière n°2107
- Témoignage sur la situation des sans-logis et des mal-logés
Leur société
Témoignage sur la situation des sans-logis et des mal-logés
Augustin Legrand, porte-parole des Enfants de Don Quichotte, cette association qui avait planté des tentes le long du canal Saint-Martin pour protester contre le sort fait aux sans-logis, était l'invité dimanche 14 décembre de l'émission Ripostes, sur France 5. Il a dénoncé, au nom d'un collectif de 800 associations qui agissent sur le terrain vis-à-vis aussi bien des mal-logés que des sans-logis, les promesses non tenues du gouvernement.
Augustin Legrand a rappelé que lors de sa campagne électorale, Sarkozy s'était engagé à ce qu'il n'y ait plus de sans-logis dans les rues.
Lors de la mobilisation du canal Saint-Martin, il y a deux ans, il avait été promis, pour faire face à l'urgence, 27 000 places d'hébergement réalisées en un an. En fait, il en a été construit moins de 14 000 et sur deux ans.
Il était aussi question de rénover 140 000 logements anciens, 90 000 seulement l'ont été. On recense 600 000 logements insalubres. Les enfants qui y logent ont de l'asthme ou la maladie du plomb et leurs parents doivent y faire la chasse aux cafards. On réhabilite seulement 10 000 de ces logements par an. À ce rythme, il faudrait soixante ans pour y mettre fin. D'ici là, combien de personnes et d'enfants en auront pâti ?
Il a également relevé que les 100 000 places existant actuellement pour héberger 100 000 personnes sans-logis ne sont pas en adéquation malgré la similitude apparente des chiffres. En effet, environ 15 000 sont dans des gymnases qui seront fermés dès que les grands froids seront passés et les personnes retourneront dans la rue. Il a souligné, à cette occasion que les sans-logis, contrairement à une idée reçue, meurent plus souvent en été à cause des infections qu'ils attrapent dans la rue.
Derrière les chiffres martelés par le porte-parole des Enfants de Don Quichotte, il y a une réalité dramatique d'hommes, de femmes, de jeunes, de retraités pour qui le simple droit d'avoir un toit reste à conquérir.