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Leur société
« Relance » du logement : De quoi relancer la colère
« Il faut, par tous les moyens, encourager la construction. » C'est ce que déclare Sarkozy dans son plan de relance, avant de préciser « Au total, 1,8 milliard de plus seront consacrés au logement sur la période 2009-2010. »
Selon le plan, les prêts à taux zéro - destinés à l'acquisition d'un logement neuf sous certaines conditions de ressources - seront multipliés par deux et portés de 20 à 30 % du prix total du logement. Sur deux ans, il est prévu de construire 70 000 logements supplémentaires ; ils s'ajouteraient aux 30 000 logements rachetés à des promoteurs qui, sous prétexte de la crise, ont arrêté les chantiers. Des crédits devraient être consacrés à l'amélioration de quelques dizaines de milliers de logements insalubres. Une aumône de 200 millions d'euros devait être allouée pour la rénovation urbaine, finalement portée par Fillon, lundi 15 décembre, à 350 millions.
Le prêt à taux zéro fera, peut-être, l'affaire de quelques dizaines de milliers de candidats à l'accession à la propriété. Les nouvelles mises en chantier réjouiront, c'est sûr, les constructeurs à qui elles seront confiées. Mais pour tous ceux qui subissent la crise du logement, ce « plan de relance » est une véritable provocation.
Ils sont plus d'un million ceux qui vivent dans des taudis sans salle d'eau, sans WC, sans système de chauffage. S'y ajoutent plus d'un million de personnes qui s'entassent dans des logements trop petits. S'y ajoutent encore un million de personnes privées de domicile personnel qui dorment dans des foyers d'urgences, des meublés sordides, des mobile-homes, voire des cabanes bricolées à la hâte. Et c'est sans compter les 100 000 hommes et femmes qui, pour dormir, n'ont que le trottoir et les encoignures de porte. Selon les chiffres de la Fondation Abbé-Pierre, 3 300 000 personnes subissent ainsi la dramatique crise du logement.
Au temps des promesses électorales, Sarkozy fixait les objectifs du gouvernement à la construction annuelle de 500 000 logements, toutes mises en chantier confondues, là où il en aurait fallu au moins le double dans le seul secteur social pour résoudre la crise. Selon les chiffres officiels, 2008 devrait s'achever avec environ 330 000 mises en chantier. Et ce seront loin d'être des logements sociaux quand on sait, qu'en 2007, seuls 70 000 logements sociaux nouveaux ont été proposés par les organismes HLM. À ce rythme, il faudrait plus de vingt ans pour fournir un logement à tous ceux qui en ont besoin, sans compter tous ceux qui d'ici-là s'ajouteront à la liste !
La « relance » de construction de 70 000 logements... en deux ans et pour moitié seulement dans le logement social, n'y changera rien. Normal ! Quand Sarkozy « encourage la construction », c'est pour les constructeurs, pas pour les mal-logés.