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- Lutte ouvrière n°2107
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Leur société
Refusons la banalisation du travail le dimanche !
Le grand patronat du commerce et les politiciens à son service ont le culot de présenter l'ouverture du dimanche comme un moyen pour les salariés supposés « volontaires » d'augmenter leurs revenus, grâce aux majorations de salaire, obligatoires quand le travail du dimanche est exceptionnel. Mais est-on vraiment « volontaire » pour gagner quelques dizaines d'euros supplémentaires quand on est payé autour ou même en dessous du smic ? Est-on réellement « volontaire » lorsqu'on est en CDD et que l'on cherche à décrocher un emploi stable ?
Quant à la majoration pour le travail du dimanche, la Cour de cassation a jugé que quand le dimanche est un jour normal de travail et non plus exceptionnel, il n'y a plus d'obligations de paiement supplémentaire ni de récupération car cette journée devient une journée normale de travail.
Ainsi, dans le secteur du négoce de l'ameublement, la loi autorise depuis le 4 janvier 2008 à ouvrir tous les dimanches. La convention collective du négoce de l'ameublement prévoit bien une majoration salariale et un repos compensateur en cas de « travail exceptionnel le dimanche » mais elle est inapplicable au salarié qui travaille habituellement ce jour-là. Les patrons de l'ameublement n'ont aucune obligation de verser à leurs salariés une quelconque compensation pour le travail du dimanche. Et ceux-ci ne peuvent plus, de leur côté, refuser de venir travailler...
Les patrons de la grande distribution cherchent à obtenir que les dimanches travaillés deviennent systématiques, obligatoires et non majorés. Cette nouvelle déréglementation des maigres protections sociales existantes constitue un mauvais coup contre les travailleurs du commerce mais aussi pour toute la classe ouvrière car ce qui va devenir la règle et non plus l'exception pour le secteur du commerce pourra aussi s'appliquer pour les services et l'industrie.
Non seulement les travailleurs n'y gagneront rien financièrement, mais ils y perdront à terme sur tous les plans : précarité, vie sociale et familiale, santé...
À l'hypermarché Carrefour de Claira près de Perpignan par exemple, la pétition nationale de la CGT pour l'augmentation des salaires et contre le travail du dimanche a été majoritairement signée par les employés. Le dimanche, la majorité des employés ne veulent ni aller à la messe, ni être obligés d'aller travailler pour enrichir une poignée d'actionnaires.