Mardi 9 décembre, sur la ligne 13 du métro parisien, desservant Chatillon au sud de la capitale jusqu'à Saint-Denis - Gennevilliers au nord, nous étions en grève contre la dégradation des conditions de travail.

Sur cette ligne, une des plus chargées du réseau, la RATP a investi plus de 250 millions d'euros en équipements divers pour la désengorger et améliorer le transport. Sauf que certains de ces projets sont en retard, à commencer par la rénovation des rames, qui ont 30 ans ! En cinq ans, sur 62 rames seules 17 ont été rénovées. Dans le même temps, la RATP a accru son offre de transport de 3 %, sans augmenter cependant les effectifs, ni à la conduite, ni en station. Sur cette ligne circulent en théorie 52 trains aux heures de pointe, au lieu de 50 précédemment. Dans la réalité la circulation est moindre. Au mois d'octobre, par exemple, plus de 1 000 tours ont été perdus (chaque conducteur doit normalement accomplir trois tours par jour) pour cause de pannes de signaux, d'alimentation électrique, etc., ce qui équivaut à trois jours sans train ! Et le mois de novembre n'a pas été meilleur. De toute façon, le plan de modernisation mis en place par la direction est très insuffisant par rapport à ce qui serait nécessaire, à savoir le dédoublement de la ligne réclamé depuis plus de 20 ans par les usagers.

C'est contre toute cette politique que les grévistes se sont mobilisés, en particulier contre la pression de plus en plus forte exercée sur le personnel par une direction qui entend réaliser un maximum de tours avec un minimum de personnel. Il y a eu 24 % de grévistes sur la journée, bien qu'un seul syndicat, la CGT, ait appelé à la grève, et aussi malgré le chantage à la prime de la direction, qui avait promis 240 euros à condition que les objectifs de la ligne soient respectés pour 2008... ce qui pour beaucoup signifiait : à condition de ne pas faire grève.

La direction a fait venir de nombreux conducteurs de la réserve générale pour remplacer les grévistes. Cela n'a pas été très efficace puisque le matin de la grève, en pleine heure de pointe, un de ces conducteurs a semé la pagaille en essayant de résoudre une avarie sur un train en parfait état. Des voyageurs ont dû être évacués sur les voies et la ligne a été arrêtée totalement pendant une demi-heure !

Pendant ce temps, les grévistes ont interpellé la direction pour lui dire tout le mal qu'ils pensaient de sa gestion et réclamer des effectifs supplémentaires, ainsi que le respect de la réglementation d'utilisation du personnel.