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- Lutte ouvrière n°2106
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Dans les entreprises
LCL (ex-Crédit Lyonnais) : Des augmentations de salaire dérisoires... ou nulles
Comme chaque année à la même époque, la direction de LCL (ex-Crédit Lyonnais) a tenu ce qui s'appelle fort injustement la NAOE (Négociation annuelle obligatoire d'entreprise) sur les salaires. Si ces réunions ont bien un caractère obligatoire, il n'est aucunement question de négociation. En fait, la direction se contente d'annoncer ce qu'elle a prévu en matière d'augmentation générale des salaires.
Les années précédentes, elle faisait durer le suspense durant plusieurs semaines, ajoutant quelques miettes par-ci par-là pour essayer de faire croire aux syndicats et aux salariés qu'elle répondait aux revendications.
Cette année par contre, dès la deuxième réunion la direction a annoncé la couleur : une prime de 700 euros pour les salaires brut annuels au-dessous de 25 000 euros, plafond qu'elle a passé à 26 000 euros lors de la troisième réunion.
Cette prime serait dégressive pour les salaires jusqu'à 26 600 euros (ces derniers toucheraient donc une prime de... 100 euros pour l'année !).Elle serait versée en une seule fois sous forme de prime, en janvier 2009, puis mensualisée à partir de 2010, sous forme d'augmentation de salaire ! La direction aurait-elle en tête que ces mesures, déjà dérisoires, servent pour les deux années à venir ?
Avec ce plafond de 26 600 euros, les deux tiers du personnel sont exclus d'une mesure générale, alors que tous ont vu leur pouvoir d'achat diminuer cette année encore.
La direction considère donc qu'au-delà de ce chiffre on est bien payé, puisqu'on ne bénéficie d'aucune augmentation de salaire. Mais ceux qui ont pris ces décisions, en l'occurrence les dix plus hauts salaires de l'entreprise, se sont partagé plus de 5 millions d'euros en 2007 !
Cerise sur le gâteau, la direction a profité de ces réunions pour annoncer que le prix du ticket-restaurant passerait de 7 à 7,50 euros ! On voit que ceux qui ont décidé cette augmentation ne se servent pas souvent de tickets-restaurant et utilisent plutôt les notes de frais.
Concrètement cela fera, à terme, une augmentation de 40 euros net par mois, pour ceux qui sont concernés par la prime maximale et à peine de 6 euros pour ceux qui toucheront le minimum. Il n'y aura rien pour la majorité d'entre nous. C'est bien loin de compenser la hausse des prix, et cela fait des années que c'est la même chose.
Dans les années 1990, le Crédit Lyonnais a été touché par la crise de l'immobilier et autres aventures financières, c'était l'époque du trou, et nous n'avions aucune augmentation.
Ces dernières années, l'entreprise annonce à nouveau de gros bénéfices. Mais les salaires sont très loin de suivre une telle progression.
Cette année, malgré la crise, le résultat brut d'exploitation de LCL pour les neuf premiers mois s'élève à 923 millions, en hausse de 37 % par rapport à la même période de l'an dernier. À comparer avec la mesure proposée, qui représente 4 millions d'euros pour l'année, soit 0,5 % de ce résultat brut pour les augmentations de salaire. C'est sûr qu'avec cela, il reste largement de quoi satisfaire les gros actionnaires.
Pendant des années, la direction a utilisé des prétextes pour ne pas nous augmenter. Elle expliquait que le Crédit Lyonnais était en difficulté, que les résultats étaient mauvais. La situation actuelle montre ces arguments pour ce qu'ils étaient : des mensonges purs et simples.