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Leur société
Assedic : Des milliers de chômeurs attendent leur indemnisation
Les retards dans le traitement des demandes d'allocation chômage s'accumulent : 100 000 dossiers ne sont toujours pas traités. « Il y en a environ 25 000 en attente de plus qu'en septembre-octobre 2007 », reconnaît un représentant de l'Unedic lui-même.
Laurent Wauquiez, le secrétaire d'État à l'Emploi, lui, a entonné la chanson favorite du gouvernement sur l'air de « Tout va très bien, madame la Marquise » en déclarant sur RTL : « Il n'y aura pas de panne de paiement. » Personne ne peut avaler ce mensonge, surtout pas les chômeurs habitués à des retards de paiement, même en temps ordinaire. D'ailleurs, le secrétaire d'État à l'Emploi ne s'engage qu'à diminuer le retard pour parvenir à un chiffre de 50 000 dossiers en panne de paiement pour la fin du mois de décembre, chiffre qu'il dit considérer comme « normal ».
Les salariés des Assedic ne voient pas les choses de la même façon. Ils craignent que des dizaines de milliers de chômeurs ne touchent rien pendant des semaines, voire des mois. En effet le nombre d'inscriptions au chômage a augmenté brutalement, ce qui n'est pas étonnant étant donné le nombre d'entreprises qui licencient, ou même ferment purement et simplement. Le nombre de chômeurs inscrits à l'ANPE a affiché en octobre sa sixième hausse mensuelle consécutive, avec un bond de 46 900. « Des milliers de dossiers traînent dans chaque région et nous ne sommes pas en mesure de verser les allocations des personnes dont les dossiers d'indemnisation n'ont pas été étudiés », a expliqué Stéphane Guillou, un représentant du syndicat CGT des Assedic.
Le nombre de salariés des Assedic qui doivent traiter ces milliers de dossiers supplémentaires, lui, est toujours aussi insuffisant. Seuls 200 CDD supplémentaires ont été embauchés au niveau de tout le pays, soit deux pour 1 000 dossiers en retard. De plus, la fusion entre l'ANPE et les Assedic remplacés par des « pôles emplois » entraîne une importante désorganisation. Début décembre, les travailleurs des ANPE ont d'ailleurs fait grève pour protester contre les conséquences néfastes de cette initiative gouvernementale. Les syndicats nationaux de l'ANPE et des Assedic devaient envisager une nouvelle action, commune cette fois.
Pour tenter de combler le retard, les directions des Assedic font pression sur les salariés, les poussant à faire des heures supplémentaires, les vendredis soir et les samedis. Du coup, leurs conditions de travail s'aggravent, pendant que des milliers de chômeurs touchent leurs allocations avec retard. C'est ce que le gouvernement appelle simplifier la vie des chômeurs.