Après avoir annoncé dans un premier temps la fermeture du site de Poissy du 13 décembre au 6 janvier, la direction a décidé d'avancer la fermeture au 9 décembre au soir. L'usine restera ainsi fermée durant quatre semaines.

La raison donnée en Comité d'entreprise pour justifier de telles mesures est, selon les déclarations de la direction, la « réduction violente des volumes de ventes du groupe sur les principaux marchés européens » : -17 % au quatrième trimestre 2008.

Mais à Poissy la production a déjà été divisée par deux depuis le 6 octobre, passant de 1 100 véhicules par jour à 550, avec à la clé des mutations dans et hors de l'usine et le licenciement de près de 700 intérimaires.

Alors la violence, contrairement à ce que dit la direction, n'est pas dans la baisse des ventes, mais dans la brutalité avec laquelle elle jette à la rue plusieurs centaines de travailleurs. Elle est dans le maintien d'une charge de travail toujours aussi lourde sur les chaînes malgré la baisse de la production. Et elle est dans la réduction massive des effectifs permanents depuis de nombreuses années déjà : depuis novembre 2005, ceux-ci sont passés de 9 500 environ, intérimaires compris, à 6 500 en novembre 2008, sans que les profits réalisés et les dividendes versés aux actionnaires ne baissent, bien au contraire.

C'est dire que la crise dans l'industrie automobile, dont patronat et médias nous rebattent aujourd'hui les oreilles, les travailleurs l'ont déjà payée. Et nous serions en droit d'exiger, puisque les ventes baissent de 17 %, que d'un côté la charge de travail imposée aux ouvriers, et de l'autre les dividendes versés aux actionnaires, soient diminués d'autant. Ce serait le moins !