En septembre, L'Oréal avait annoncé la fermeture de sa filiale de Monaco, Sofrano Biotherm, qui compte 198 salariés. Les travailleurs n'acceptent pas les conditions de départ que veut imposer L'Oréal. Depuis quinze jours ils sont en grève et, comme la direction est restée sourde, ils sont venus le 24 novembre en région parisienne pour se faire entendre devant le siège du groupe.

L'Oréal leur propose des reclassements sur les sites de Chevilly-Larue dans le Val-de-Marne ou Caudry dans le nord de la France. Pour la quarantaine de résidents italiens que compte l'entreprise, ces propositions de reclassement ne se discutent même pas. Mais beaucoup de salariés de Sofamo-Biotherm, notamment des travailleuses, ont plus de vingt ans ou trente ans d'ancienneté, et quitter la région n'est pas non plus envisageable.

En plus L'Oréal propose de ne garantir à ceux qui veulent rester dans la région que des contrats d'intérim de six mois. Quant au dispositif de préretraite proposé par L'Oréal, il n'est pas applicable dans la principauté, disent les autorités monégasques. Les travailleurs, après avoir passé des années à enrichir L'Oréal, ont le sentiment d'être traités comme des moins que rien.

Riche, L'Oréal l'est à milliards. Pour l'année 2007, 2,7 milliards d'euros de bénéfices ont été annoncés et ils seront en progression de 7 % en 2008. En début d'année, L'Oréal a racheté Yves-Saint-Laurent pour 1,15 milliard d'euros. L'Oréal a largement de quoi payer les revendications des 198 travailleurs de Sofamo-Biotherm, dont la plupart réclament que le groupe leur garantisse un emploi dans la région de Monaco, et avec un salaire équivalent à celui qu'ils ont actuellement.

C'est donc ce qu'une centaine d'entre eux sont venus dire devant le siège du groupe à Clichy, en région parisienne. Après un voyage qui a duré toute la nuit, la manifestation devant le siège a duré une bonne partie de la journée, de 10 heures à 18 heures. La direction de L'Oréal, muette depuis le début de la grève, a dû s'expliquer et a garanti qu'elle ferait des propositions dans les prochains jours, qui seront annoncées par la direction de Sofamo-Biotherm à Monaco.

On verra ce que L'Oréal est prêt à lâcher. C'est en chantant " Ce n'est qu'un au revoir " que les travailleurs sont repartis du siège, convaincus que la solidarité et la lutte collective peuvent imposer à L'Oréal de payer les conséquences de la fermeture de sa filiale.