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- Lutte ouvrière n°2104
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Dans les entreprises
Renault : Quand la direction invente le "Renaulthon"
Les accords de flexibilité font que des travailleurs peuvent devoir jusqu'à 80 jours au patron, comme à l'usine de Douai par exemple. Mais les " compteurs de congés " collectifs ou individuels, sur lesquels les journées de chômage peuvent être imputées, se vident. Ainsi dans plusieurs usines la direction a maintenant recours à la mise au chômage partiel, ce qui peut signifier une perte d'environ 30 % du salaire journalier (soit de 21 à 34 euros par jour selon le coefficient).
Dernièrement, la direction générale a donc convié les syndicats à une réunion pour leur proposer " un accord concernant des modalités exceptionnelles d'amélioration de l'indemnisation du chômage partiel pour l'année 2008 sur la base du volontariat ".
Mais concrètement il s'agirait que les salariés de Renault, " désireux d'apporter leur aide " au personnel qui chôme, donnent une journée de leurs congés individuels. La direction pousserait alors la générosité jusqu'à y ajouter de son côté la valeur de cette journée, plus 10 %. Toutes les sommes ainsi récoltées iraient dans un fonds dont le but serait d'améliorer l'indemnisation du chômage partiel.
Au fond, la direction de Renault organise le chômage, et propose ensuite au personnel non touché directement d'être solidaire des " chômeurs " en abandonnant une journée de ses congés !
On croit rêver devant tant de culot et de cynisme ! Mais à part la CGT, les syndicats n'ont rien trouvé à redire au projet de la direction. Certains même ont proposé que cela aille au-delà du volontariat. Un comble !
Cet accord, s'il voyait le jour, serait un véritable scandale, car la direction a largement les moyens d'indemniser à 100 % les travailleurs qu'elle met au chômage partiel, et cela sans aucune contrepartie.