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Dans les entreprises
Région de Châtellerault et près de Poitiers
Depuis plusieurs mois, les entreprises sous-traitantes travaillant pour l'industrie automobile dans la région de Châtellerault et près de Poitiers sont touchées par des mesures de licenciements et de chômage partiel, voire sont menacées de liquidation.
Les salariés des Fonderies du Poitou en sont déjà à vingt jours de chômage sur les deux usines, avec la menace d'une semaine supplémentaire, voire plus. Pour réagir, la CGT de cette entreprise avait organisé un rassemblement suivi d'un barbecue, le vendredi 21 novembre, devant les Fonderies, auquel se sont jointes des délégations d'autres usines du département, et de beaucoup plus loin. Des salariés des différents sites se sont succédé au micro pour exposer leur situation particulière, ainsi que des représentants du PC, du PS et de LO. Le tout s'est déroulé sous un crachin qui n'a pas dispersé les participants, qui tenaient à manifester leur colère.
Près de 300 personnes se sont retrouvées, venant des Fonderies du Poitou bien sûr, mais aussi de Magneti-Marelli, Valéo, New Fabris, Federal Mogul, ainsi que des délégations venant de l'usine Ford de Blanquefort et des fonderies de Montupet (Châteauroux). Des travailleurs d'une société sous-traitante de New Fabris, Quaker, étaient aussi présents, ainsi que d'autres secteurs d'activités comme la Snecma, Thalès et Aigle...
Les problèmes des uns et des autres sont décidément communs, comme le montraient les interventions évoquant les mesures prises par les patrons : toutes passent par le renvoi des intérimaires, le chômage partiel pour beaucoup, les suppressions d'emplois pour certaines usines.
Ainsi l'usine New Fabris, déjà mise en liquidation judiciaire en 2007 suite à une gestion calamiteuse des anciens directeurs, risque de l'être à nouveau ces prochains jours. À l'époque, c'était le groupe italien Zen qui avait racheté l'entreprise, avec le soutien du maire PS de Châtellerault et de la présidente du Conseil régional du Poitou-Charentes, Ségolène Royal. Les deux se félicitaient de cette solution, qui laissait tout de même 36 salariés sur le carreau. Depuis, la situation ne s'est pas améliorée : les travailleurs n'ont jamais vu les charges de travail promises alors et, pire, certaines productions se sont arrêtées, entraînant le départ de clients. La menace qui pèse sur les 372 salariés, et cela devrait être annoncé cette semaine par les patrons, est soit le licenciement de 150 à 200 personnes, soit la fermeture pure et simple du site de production. La CGT de l'entreprise a d'ores et déjà appelé à un rassemblement le jour de l'annonce.
Près de Poitiers, l'usine Isodelta qui fabrique des volants, propriété de la multinationale suédoise Autoliv, annonce 57 suppressions d'emplois sur un effectif de 776 salariés. Au niveau mondial, ce groupe prévoit 3 000 suppressions d'emplois. La direction locale évoque de prétendues pertes pour ce site, alors que le groupe, comme l'annonçait un délégué CGT, affiche des résultats records. Mais la crise semble avoir bon dos pour les patrons pour faire passer leurs mauvais coups : après s'être débarrassée des 150 intérimaires en octobre et avoir rendu publiques ces 57 suppressions d'emplois, la direction table sur une production à la hausse pour janvier.
Dans toutes ces entreprises, on retrouve l'opacité de leur comptabilité, derrière laquelle se réfugient les patrons et, derrière eux, les actionnaires. Les travailleurs doivent pouvoir connaître leur bilan réel : les bénéfices, les aides publiques perçues, les dividendes qui ont été versés aux actionnaires. Les profits passés ou actuels de ces entreprises, les fortunes accumulées par les actionnaires doivent permettre de maintenir les emplois, d'augmenter les salaires et de répartir le travail entre tous. C'est une question de survie pour le monde du travail !