En cette fin novembre, les producteurs de lait ont à nouveau manifesté leur colère en bloquant des laiteries un peu partout en France. Ils veulent ainsi peser sur les négociations relatives au prix du lait, et obtenir une hausse des tarifs proposés par les industriels et les coopératives.

Les syndicats de producteurs font valoir qu'entre octobre 2007 et octobre 2008 les prix d'achat aux producteurs ont baissé de 10 à 12 %, soit de 30 à 56 euros pour 1 000 litres, alors que les exploitations doivent faire face à une forte augmentation de leurs charges, notamment pour les engrais et le carburant.

Dans les Côtes-d'Armor, les agriculteurs ont ainsi bloqué la centrale d'achat de produits frais Système U à Plaintel et la plate-forme Lidl à Ploumagoar. En Ille-et-Vilaine, des unités d'Entremont et de Lactalis ont fait les frais de la colère des producteurs. Ailleurs, des barrages ont empêché la collecte du lait par camion. Des hypermarchés ont également été la cible de manifestants qui voulaient souligner aux yeux des consommateurs le fait que si les prix du lait, des fromages et autres produits augmentent dans les rayons, ce ne sont certes pas les prix payés aux producteurs qui en sont responsables.

Pour justifier la baisse des prix d'achat aux paysans, les industriels mettent en avant la baisse de la consommation et la surproduction. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, les mêmes parlaient de pénurie pour justifier l'augmentation des prix des produits finis... et l'augmentation des quotas laitiers qui définissent les quantités maximum de lait que peuvent produire annuellement les exploitations.

Entre 2002 et 2006, 30 000 paysans ont cessé l'activité laitière du fait notamment des baisses du prix à la production imposées par les transformateurs. On comprend que ceux qui restent veuillent aujourd'hui obtenir de meilleurs prix et pouvoir vivre correctement de leur travail.