Réunion du G20 à Washington : Ne rien faire pour que tout continue19/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2103.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Réunion du G20 à Washington : Ne rien faire pour que tout continue

Les présidents ou Premiers ministres des vingt pays qui comptent dans l'économie mondiale, flanqués des chefs de l'ONU, du FMI, de l'Union européenne et de quelques autres, se sont réunis dans la capitale des États-Unis, samedi 15 novembre. Il s'agissait, disaient-ils, de trouver les moyens de juguler la crise actuelle, d'éviter qu'elle se transforme en catastrophe et d'assainir le système financier mondial afin de prévenir une nouvelle crise.

Vaste programme ! D'autant que, pendant que leurs représentants politiques font semblant de se demander quoi faire, les capitalistes, eux, agissent. Les gros financiers rachètent les petits, les groupes industriels quoique toujours bénéficiaires réduisent la production et ferment des usines, les banques touchent des subventions avec lesquelles elles nourrissent de nouvelles spéculations et tous se pressent autour de leurs États respectifs pour obtenir encore et toujours des aides.

Les dirigeants du G20 se sont inclinés devant ce processus naturel et ont déclaré contre toute évidence, que " les principes du marché et des marchés financiers correctement réglementés favorisent le dynamisme, l'innovation et l'esprit d'entreprise qui sont indispensables à la croissance économique, à l'emploi et à la réduction de la pauvreté ". Au moment même où le capitalisme conduit toute la société à la récession économique, au chômage massif et à l'augmentation rapide de la pauvreté !

À part ces déclarations de principe, le G20 a péniblement accouché d'un projet d'échéancier d'actions " immédiates ". L'échéancier est prévu pour le 31 mars 2009. Les actions " immédiates " ça sera pour après. Inutile de dire qu'aucune des mesures vaguement évoquées n'a quoi que ce soit de contraignant pour les groupes financiers.

Ce sommet, qualifié " d'historique " par Sarkozy qui a l'hyperbole facile quand il parle de lui-même, n'a donc absolument rien décidé. Suivant les capitalistes américains, le G20 choisit la politique du " laissez faire, laissez passer ". C'est une politique, ou une absence de politique, qui favorise évidemment les groupes les plus puissants, adossés aux États les plus riches. Mais, pour l'instant, les groupes ou pays de seconde zone s'en contentent.

Les capitalistes n'en sont pas encore à se disputer les marchés à coups de canons, mais simplement à réduire les travailleurs du monde entier à la misère.

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