Les quarante plus grandes entreprises françaises présentes à la Bourse de Paris vont réaliser en 2008 un bénéfice total supérieur à celui de 2007. C'est ce qu'indique un tableau récapitulatif publié dans le quotidien Le Monde. Pour la troisième année consécutive ils seront de l'ordre de 100 milliards d'euros.

À elles seules les six premières (Total, ArcelorMittal, Sanofi Aventis, GDF Suez, BNP Paribas et France Télécom) engrangeront autour de 50 milliards d'euros.

Même s'il s'agit d'une anticipation, qui part des résultats déclarés des trois premiers trimestres de 2008 et qui prétend estimer en fonction de la récession actuelle ceux du quatrième, cela donne une idée de la situation de ces entreprises.

Les grandes entreprises ont donc battu ou s'apprêtent à battre leurs propres records, en dépit des variations des prix de l'énergie et des matières premières, de la crise financière et des fluctuations boursières. Même les banques, pourtant directement frappées par la crise des subprimes et par des spéculations malheureuses, et qui auraient perdu plus de 20 milliards, annoncent des bénéfices substantiels, plus de 10,5 milliards en neuf mois.

Une part croissante de ces profits est versée aux actionnaires sous forme de dividendes. En 2005, cette part s'élevait déjà à 37 % des bénéfices, et depuis elle n'a fait que croître. Par exemple le groupe pharmaceutique Sanofi Aventis (5,5 milliards de profits de janvier à septembre) annonce dès maintenant à ses actionnaires une hausse de 9 % de leur dividende, dans le but sans doute de leur montrer qu'ils peuvent avoir confiance dans sa capacité à faire rendre le maximum à leur argent.

Et ce sont ces groupes archi-bénéficiaires qui vont encore empocher les dizaines ou centaines de milliards des plans d'aide du gouvernement ! Au lieu de leur donner tout cet argent pour leurs profits et leurs spéculations, en faisant pour cela payer les classes laborieuses, il faudrait au contraire confisquer ces bénéfices et les utiliser pour satisfaire les besoins de la population.