Haïti : effondrement d'une école : Victimes d'un accident... et de tout un système12/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2102.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Haïti : effondrement d'une école : Victimes d'un accident... et de tout un système

L'effondrement d'une école dans la banlieue de la capitale Port-au-Prince, a fait au moins 93 morts et 150 blessés, des enfants pour la plupart.

Plus de 700 élèves, de 3 à 20 ans, étaient inscrits dans cette école privée, propriété d'un pasteur. Cette construction en dur s'élevait sur deux étages et un troisième était en cours de construction. Le premier étage s'est effondré, entraînant la chute du reste du bâtiment sur les élèves qui étaient en classe. Selon des témoignages d'habitants du quartier, le pasteur aurait lui-même construit l'école sans faire appel à des spécialistes du bâtiment.

Le ministre de la Justice, en visite sur les lieux, a déclaré : " Cet établissement n'était pas approprié pour une école ", ajoutant " Il y a de nombreux cas de ce genre qu'on pourrait éviter, si les inspections étaient plus strictes. " Certes, mais ce ministre sait parfaitement qu'en Haïti la corruption est la règle et qu'elle permet à de nombreux individus sans scrupule de gagner de l'argent, notamment en construisant n'importe quoi, n'importe comment, n'importe où. Et leurs activités sont facilitées du fait que l'incurie de l'État laisse le pays dépourvu d'établissements scolaires, de routes et de toutes sortes d'équipements publics. Même pour porter les premiers secours aux victimes, comme toujours lors d'une catastrophe, la population n'a pu compter que sur elle-même.

Au-delà de ce drame, la population haïtienne est surtout victime de l'extrême pauvreté du pays. Cette situation est d'autant plus révoltante que des pays comme les États-Unis ou la France, qui accordent aujourd'hui des centaines de milliards de dollars ou d'euros aux banques et aux spéculateurs, ne font rien pour aider ce pays à améliorer les conditions de vie de sa population. Pire, sous couvert de crise, ils réduisent le peu d'aide qu'ils accordaient jusque-là à tous les pays pauvres.

Ce gaspillage de richesses d'un côté et cette accumulation de misère à l'autre bout de la planète suffisent à condamner le fonctionnement de ce système économique capitaliste.

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