Les 165 salariés de Ferro Couleur reprennent le travail mercredi 12 novembre, après une grève avec occupation de l'usine commencée le 21 octobre.

En mai 2008, la direction a annoncé la fermeture de l'usine d'ici 2010 et leur propose quelques emplois... à Saint-Dizier, à plus de 500 kilomètres, ou à Francfort en Allemagne, où le groupe a d'autres usines.

L'entreprise fabrique des émaux pour verre, des matériaux céramiques et traite les métaux précieux pour la porcelaine. Vendue plusieurs fois, elle fait partie depuis 2001 du groupe américain Ferro Corporation USA. Les commandes ne manquent pas, mais le groupe se " restructure " pour s'assurer de meilleurs bénéfices : vente de la chimie fine de Suzhou en Chine, regroupement des usines en Europe...

Depuis des mois, les travailleurs ont saisi toutes les occasions pour se faire entendre et obtenir des assurances pour leur avenir : présents en grand nombre dans les manifestations, ils ont essayé de s'adresser à Sarkozy quand il est venu à Limoges en juin. Ça tombait bien, il était venu visiter le pôle de compétitivité de la céramique, dont fait partie Ferro. Mais les travailleurs n'ont vu que les CRS qui les empêchaient d'accéder !

La direction ne disant toujours rien de plus sur leur avenir, ils ont décidé de se mettre en grève pour obtenir des reclassements et des indemnités financières. Ils sont en colère et très inquiets. Beaucoup travaillent dans cette entreprise depuis vingt ou trente ans Comment retrouveront-ils un emploi ?

La dernière rencontre avec la direction, la mairie de Limoges et la Région a abouti à quelques avancées : indemnités, reclassements, préretraites, recherche d'un repreneur... Sur proposition des syndicats, la majorité des grévistes ont voté la reprise du travail, mais l'inquiétude reste : il va falloir faire appliquer ces promesses et trouver une solution acceptable pour chacun.