Au CHH (le Centre hospitalier du Havre) qui comptait 4 500 salariés il y a deux ans, les déficits s'accumulent depuis des années. 15 millions en 2006, entre 22 et 25 millions en 2007, et 70 millions prévus en 2008. Les problèmes de gestion se sont accumulés sans doute, mais ce qui est remarquable c'est qu'aucun plan de sauvetage n'a été proposé par l'administration hospitalière. Aucun financement exceptionnel n'a été envisagé, comme cela est fait dans d'autres hôpitaux.

La seule réponse a été une succession de réductions d'effectifs. 110 en 2007 par non-remplacement des départs. 150 en 2008, avec pour certains des mesures d'accompagnement pour les départs volontaires dans le cadre d'un plan social.

Cette année un rapport de la Cour régionale des comptes préconise 544 suppressions de postes qui ne seront pas couvertes par des départs volontaires. Au total ce sont donc 800 emplois qui auront été supprimés. Par ailleurs les projets de privatisation de la crèche et de la blanchisserie pèsent comme des menaces.

Aujourd'hui, le personnel vit donc dans la crainte de licenciements aussi bien parmi le personnel soignant que parmi les ouvriers ou les employés. Et les réactions n'ont pas tardé à se manifester. Le personnel a déjà réagi en envahissant le Conseil municipal, et le chahut a été à la hauteur de la colère. Il était aussi présent à la manifestation régionale du 8 novembre. Et le choix de l'administration hospitalière de réduire cet hôpital, jugé trop important et trop coûteux pour un établissement qui n'a pas le statut de CHU, passe mal. D'autant plus que cet établissement est fort important pour la population de la ville.