Centre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu (Lyon) Agression : Le personnel en colère12/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2102.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Centre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu (Lyon) Agression : Le personnel en colère

C'est aux cris de " À l'hôpital, c'est la galère ; en psychiatrie, c'est la misère ; embauchez ! " que 150 agents du centre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, à Lyon, ont débrayé une heure le 6 novembre, pour faire entendre leur colère contre la dégradation de leurs conditions de travail. Cette réaction faisait suite à la violente agression d'une infirmière par un patient mécontent d'une décision médicale. Souffrant d'un traumatisme facial et de troubles de la vision, elle a dû être hospitalisée.

Les agressions sont quotidiennes à l'hôpital, et pas seulement envers les personnels soignants, mais aussi envers les personnels administratifs. Ces dernières années, des agressions auraient pu se terminer dramatiquement, comme ce fut le cas dans le passé au Vinatier, autre hôpital psychiatrique de Lyon. Dans le service où a eu lieu l'agression, qui accueille des patients en crise aiguë, il n'y avait en poste que deux infirmières et un médecin, ce qui, de l'avis de tous, est très insuffisant pour soigner et préserver la sécurité de tous, agents et malades.

Depuis des années, les hôpitaux psychiatriques, comme tous les hôpitaux, subissent des restrictions de moyens, les fermetures de lits, la diminution des effectifs, la diminution des budgets d'intérimaires, le non-remplacement des absences, et ils ne peuvent plus faire face à l'afflux des malades. Il n'est pas rare qu'une unité de soins prévue pour vingt-six patients en accueille trente. Dans ces conditions, le personnel ne peut plus réellement assurer sa mission d'écoute et de soins, et en est parfois réduit à assurer une garderie de malades. On est loin des déclarations de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, qui déclarait récemment : " Ce qui compte, ce sont les patients. "

Devant l'émotion suscitée par cette agression, le personnel et les syndicats CGT et SUD ont décidé d'organiser un rassemblement devant l'hôpital tous les jeudis, pour obtenir ce qui fait cruellement défaut à l'hôpital : du personnel formé et en nombre suffisant pour assurer des soins de qualité et prévenir le passage à l'acte de patients violents. Les moyens existent, il suffit de voir tous les milliards versés aux spéculateurs. Ce n'est pas pour rien qu'un des slogans repris au cours du débrayage était : " L'argent public pour les services publics, pas pour les banquiers. "

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