Avant le congrès du Parti Socialiste : Beaucoup de candidats... pour rien12/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2102.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Avant le congrès du Parti Socialiste : Beaucoup de candidats... pour rien

Une semaine avant le 75e congrès du Parti Socialiste, c'est la motion de Ségolène Royal qui a remporté une majorité relative des votes des adhérents, lui permettant de devancer d'une courte tête des " partenaires et amis ", comme elle nomme les porte-parole des autres motions, dans cette étape de la course pour le poste de premier secrétaire du PS.

À la suite d'une valse-hésitation - postulera, postulera pas ? -, l'ancienne candidate du PS à la présidentielle de 2007 a clairement annoncé qu'elle serait candidate pour remplacer François Hollande. C'est la seule chose qui soit apparue clairement dans l'énoncé des divergences entre les plates-formes présentées par les six courants en compétition pour le poste, ce qui peut jouer le rôle de tremplin pour la présidentielle de 2012. Les scores des trois candidats de tête sont proches : des 29 % pour Ségolène Royal aux 25 % de Bertrand Delanoë et aux 25 % de Martine Aubry, il n'y a que l'épaisseur de quelques bulletins de vote et... guère d'orientations politiques qui se distinguent les unes des autres.

Tous invoquent le " changement ", le " nouveau parti " contre le " vieux parti "... Mais, si les noms des anciens leaders ne s'affichent pas, qu'ils soient occupés ailleurs, comme Strauss-Kahn, ou restés dans l'ombre, préparant les alliances voire les combinaisons qui permettront que se dégage une majorité, les porte-parole et les principaux soutiens des motions appartiennent tous aux majorités qui ont dirigé le PS depuis ces dernières années. Et surtout, même si dans le contexte social actuel tous s'affirment " de gauche ", il faudrait beaucoup d'imagination pour lire, dans les motions présentées, un quelconque programme prenant en compte les intérêts des couches populaires.

Ce qui domine, c'est le petit jeu des alliances préparant le grand jeu des élections, la mise en place d'accords comme le " TSR " (Tout sauf Royal) qui aboutirait à un accord Delanoë-Aubry-Hamon pour contrer Royal - accord qualifié de " sans principe " par Ségolène Royal et ses partisans, si tant est que les précédentes alliances des ténors soient, elles, basées sur des principes...

Et, évidemment, retentit le concert des petites phrases aigres-douces, parfaitement dans l'ambiance des jours d'avant-congrès. " Je n'aurais aucun problème à travailler avec Ségolène Royal, glisse par exemple Martine Aubry, mais je préfère que ce soit sur mes thèses que sur les siennes ". " Les représentants du vieux parti ne veulent pas mourir ", constate Gaëtan Gorce, signataire de la " Ligne Claire ", autrement dit la motion Royal, critiquant une éventuelle coalition contre celle-ci.

" D'abord connaître des propositions en matière de politique salariale, de fiscalité, et d'autres domaines ", fait mine d'exiger d'autant plus fermement un proche de Martine Aubry, avant que celle-ci ne s'engage dans les inévitables marchandages avant rapprochement avec Ségolène Royal, pour aboutir à l'inévitable synthèse qui, comme à chaque fois, ne nous éclairera pas beaucoup sur les choix de celui qui sortira vainqueur de cette compétition.

Mais a-t-on besoin d'attendre ce qui sortira du congrès de Reims pour connaître les orientations du futur premier (ou de la première) secrétaire du PS ?

Partager