Dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009, les députés ont adopté samedi 1er novembre une disposition permettant à tous les salariés de poursuivre, s'ils le souhaitent, leur activité au-delà de 65 ans.

Le ministre duTravail Xavier Bertrand a bien sûr déclaré que cet amendement ne remettait pas en cause la possibilité de partir à 60 ans si les 41 ans de cotisation étaient réunis, et qu'il ne s'agit que de permettre à ceux qui le souhaitent de travailler jusqu'à 70 ans, en supprimant la possibilité de mise à la retraite d'office à 65 ans. Et d'ajouter qu'il voulait « laisser les Français choisir, et laisser les Français travailler. »

Tout cela est du parfait cynisme. Cette mesure vise évidemment à accréditer l'idée qu'il suffit de travailler plus longtemps pour augmenter sa retraite, avant de tenter de l'imposer.

Bertrand et le gouvernement mettent en avant la liberté de ceux qui veulent travailler davantage, en sachant très bien que la grande majorité des travailleurs souhaitant prolonger leur activité le feront parce que, sinon, ils seraient contraints de se contenter d'une retraite ne permettant pas de vivre. Tout cela grâce aux réformes de ce gouvernement et de ses prédécesseurs qui ont déjà abouti à une diminution notable des retraites, diminution qui devrait se poursuivre, si la classe ouvrière n'y met pas le holà.

Quand on a travaillé toute sa vie, on a droit à une retraite décente sans devoir attendre 65 ans, 70 ans, voire plus comme voudrait nous le proposer ce gouvernement qui, quand il parle de progrès, nous ramène en fait au 19e siècle.

C'est par la lutte qu'il faudra imposer le droit à une retraite correcte pour tous, à commencer par le retour immédiat aux 37,5 années de cotisations !