Les 3 et 4 novembre, le gouvernement Sarkozy-Hortefeux organise à Vichy un sommet des 27 pays de l'Union européenne pour mettre en oeuvre leur Pacte sur l'immigration adopté en octobre au Conseil de l'Europe.

Ce pacte contient la « directive de la honte » qui autorise l'emprisonnement jusqu'à 18 mois des immigrés sans papiers et l'interdiction de retour dans les pays de l'Union pendant cinq ans pour les expulsés. La conférence veut fermer encore plus la forteresse Union européenne aux populations des pays pauvres, tout en organisant une immigration « choisie » de travailleurs dont le patronat a besoin.

La crise du capitalisme et les guerres qu'il mène engendrent un afflux de réfugiés fuyant les famines et les massacres. Des dizaines de milliers d'entre eux risquent leur vie et souvent la perdent pour atteindre les rivages de l'Italie, de l'Espagne, de Malte ou de la Grèce. Ce sommet est organisé pour permettre de les rejeter encore plus impitoyablement.

Après avoir obtenu l'interdiction des régularisations massives, Sarkozy veut maintenant coordonner les expulsions en affrétant des charters européens et en mobilisant les polices d'Europe pour mener la chasse aux sans-papiers. Mais comme l'économie européenne a besoin, pour le moment, du travail d'immigrés, Sarkozy souhaite que ce sommet de Vichy organise le tri de cette main-d'oeuvre.

Pour tenir ce sommet d'une politique discriminatoire et raciste, Hortefeux a choisi en fonction de ses calculs personnels la ville de Vichy, qui a été la capitale du régime de Pétain pendant la guerre. Tout un symbole ! Mais Hortefeux a répondu aux critiques : « On en a ras-le-bol de cette histoire du passé. »

Des protestations doivent avoir lieu contre ce sommet européen et les mesures de racisme d'État qu'il annonce, et Lutte Ouvrière en est solidaire.