Le dernier dada de Sarkozy : La « refondation du capitalisme »22/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2099.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le dernier dada de Sarkozy : La « refondation du capitalisme »

Thème actuel de l'agitation sarkozienne, la « refondation du capitalisme mondial » est déclinée depuis quelque temps sur tous les tons et surtout devant toutes les caméras.

Du discours au Zénith de Toulon au Parlement européen de Strasbourg, en passant par le sommet des 27, le continent nord-américain et, en principe, la Chine, le président français sillonne la planète en usant force kérosène et salive, heureusement moins polluante. Il ponctue ses escales de formules tonitruantes censées fustiger les responsables de la crise financière.

Il a été question de « nouveau capitalisme », de « valeurs qui mettent la finance au service des entreprises et des citoyens et non l'inverse », de « nouveau Bretton Woods », allusion aux accords de juillet 1944 sur le système financier international. À Québec, il a sollicité la « voix forte » du Canada. Point fort de la tournée, aux États-Unis, Sarkozy a été reçu dans le chalet de Bush, à Camp David, et se targue d'avoir arraché au - pour quelques semaines encore - président américain la promesse d'un « G8 élargi », une réunion des représentants des grandes puissances ainsi que du Brésil, de l'Inde ou de la Chine.

Las ! Quelle que soit la dose d'autosatisfaction distillée par l'Élysée et répercutée par une grande partie des médias, l'intérêt montré par la Maison Blanche a été tout relatif. Les Européens Sarkozy et Barroso auraient été reçus, selon une porte-parole de Bush, en vertu d'une politesse minimale, parce qu'ils « se trouvaient dans les parages », le gouvernement américain tenant à « entendre un large spectre d'idées, pas seulement celles des Européens ». Bush avait d'ailleurs à cette occasion réaffirmé son attachement à « des marchés libres, la libre entreprise, et le libre commerce ».

Qu'à cela ne tienne, trois jours plus tard, devant les députés européens, Sarkozy réitérait sa formule magique de « refondation du capitalisme mondial », Graal dont l'Europe aurait d'après lui la lourde responsabilité. Au fond, cela n'entraînerait pas celle-ci bien loin : « Ce qui s'est passé, c'est la trahison des valeurs du capitalisme, ce n'est pas la remise en cause de l'économie de marché », a-t-il précisé.

Ceux qui pensaient que Sarkozy était devenu communiste vont pouvoir se rassurer.

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