On a appris au cours de la première semaine d'octobre que l'Union des Banques Suisses avait accepté de donner les coordonnées de plus de 4 000 de ses clients américains, devant la menace émise par les autorités américaines de se voir interdire toute activité bancaire aux États-Unis. Et pourtant, le système bancaire suisse s'est fait une légendaire réputation sur sa capacité à garder bouche cousue.

Depuis plusieurs mois en effet, le fisc américain faisait pression sur les banques helvétiques, et en particulier sur la plus puissante d'entre elles, UBS, pour qu'elles rompent le secret bancaire concernant de riches citoyens américains qui, grâce à des comptes en Suisse, échappent à l'impôt dans leur pays. D'autres pays sont dans la ligne de mire des services fiscaux américains, en particulier le Liechtenstein, paradis fiscal bien connu.

Le secret bancaire, qu'on nous présente comme inviolable et nécessaire au bon fonctionnement de l'économie, n'est donc pas toujours impénétrable pour les États. Mais pourquoi resterait-il verrouillé pour la population ?