Peugeot Sochaux - Montbéliard - Le nouveau dada du patron, gagner des mètres carrés10/10/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/10/une2097.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Sochaux - Montbéliard - Le nouveau dada du patron, gagner des mètres carrés

La direction industrielle de PSA veut diviser par 4 les surfaces de ses usines d'ici 2010 pour « disposer d'usines plus compactes » et « raccourcir les temps de fabrication de ses voitures ».

L'usine de Sochaux compte 12 500 salariés dont 5 200 ouvriers de fabrication incluant un millier d'intérimaires pour produire 1 400 voitures par jour. La surface de l'usine est de 265 hectares dont 137 pour les ateliers et les bureaux.

La politique du patron de compactage des surfaces a eu pour effet d'aggraver considérablement les conditions dans lesquelles nous travaillons, comme récemment lors du transfert de plusieurs centaines d'entre nous provenant des secteurs de fabrication d'habillage moteurs et de l'atelier des portes. Pour gagner des mètres carrés, la direction a modifié ses installations avec la mise en place de « mini- chaînes » accolées aux chaînes existantes du Montage.

Mais l'appât du gain du patron n'a pas eu l'effet qu'il escomptait puisqu'après les congés, pendant plusieurs semaines, il n'a réussi qu'à bloquer sa production ou n'a assuré que la moitié de ses prévisions de voitures. Aucun d'entre nous n'a regretté que nos charges de travail s'en trouvent divisées par deux, c'était plutôt « pourvu que ça dure ». Seulement après n'avoir connu que du travail posté pendant des années, plusieurs centaines d'entre nous sont aujourd'hui en chaîne avec à peine un mètre carré de surface allouée, par poste, pour travailler. Juste de quoi deviner la marque de l'après- rasage du voisin et de bouger les coudes en évitant autant que possible de se le mettre dans l'oeil.

Travailler dans un mouchoir de poche a renforcé notre sentiment d'oppression, mais nombre d'entre nous n'ont pas manqué les occasions d'exprimer leur ras-le-bol, en refusant des opérations supplémentaires, ou en participant aux manifestations comme celles de mai et juin dernier. En réduisant les surfaces des postes de travail, le patron pense pouvoir gagner en productivité. Mais nous compacter favorise forcément les rapprochements et c'est une bonne chose pour l'avenir

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