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- Lutte ouvrière n°2096
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Dans le monde
Inde : Un barrage cède, faute d'entretien
En Inde, dans l'État de Bihar, frontalier du Népal, une inondation catastrophique a causé la mort de plusieurs centaines de personnes, englouti près de mille villages, jeté sur les routes et dans les camps de réfugiés près de trois millions de paysans pauvres. Dans les camps la nourriture, l'eau, les médicaments et même les bâches n'arrivent pas. Les autorités en sont à craindre que les maladies fassent plus de victimes que l'inondation elle-même.
Cette catastrophe n'a rien de naturel. C'est le barrage érigé en 1954 sur le fleuve Kosi qui a cédé, alors que, même en cette période de mousson, le niveau de la retenue d'eau n'était pas exceptionnel.
Mais, malgré les avertissements des ingénieurs, les travaux d'entretien n'avaient pas été faits et la retenue s'envasait depuis des années. De plus le barrage n'a pas cédé d'un coup et, lorsqu'une première petite brèche est apparue, le gouvernement n'a pas donné l'ordre d'évacuation dans la région menacée et n'a rien prévu pour planifier le départ et l'accueil des réfugiés. Puis l'eau a tout emporté.
Une enquête a été ouverte par le gouvernement indien et elle n'aura sans doute aucun résultat concret, car il faudrait mettre en cause bien des intérêts, et d'abord les autorités elles-mêmes.
L'Inde est sans doute un pays sous-développé. Mais après tout on a vu des faits du même genre se produire aux États-Unis, à la Nouvelle-Orléans par exemple. Tant il est vrai que l'incurie étatique est de moins en moins réservée aux pays pauvres et est devenue, dans le capitalisme actuel, un trait commun à tous les pays.