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- Lutte ouvrière n°2095
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Leur société
Bonus pour l'écologie ? Mais malus pour Sarkozy-Borloo
Il y a un an Jean-Louis Borloo présentait les résultats du Grenelle de l'Environnement comme quasi révolutionnaires, l'écologie devenant une des préoccupations majeures du gouvernement. Mais si la grâce écologique avait touché Sarkozy et Borloo partis à la rencontre d'un Nicolas Hulot, grand prêtre de l'écologie du 21e siècle, la principale idée était l'instauration de "bonus-malus écologiques", pour favoriser soi-disant les produits les moins polluants et les moins consommateurs en énergie.
Ces " bonus-malus écologiques " sur le principe des contrats d'assurance ont d'abord été décidés pour le secteur automobile, et certains ont pu en effet profité d'un bonus sur l'achat d'une voiture. Mais depuis on est surtout passé aux malus, ou, pour parler clair, aux taxes. Ainsi Borloo a annoncé la création de la taxe " pique-nique ", une taxe à la consommation sur les produits jetables tels que les couverts, les gobelets et les assiettes. Puis le ministre de l'Écologie a annoncé d'autres taxes écologiques sur les ordinateurs, les téléphones mobiles et les téléviseurs trop consommateurs d'énergie. Enfin une autre liste d'une vingtaine de produits était en préparation.
Puis le 17 septembre, on apprenait par le journal Le Parisien que le ministre de l'Écologie projetait un bonus-malus sur la consommation d'électricité. Les usagers faisant tourner leur compteur aux heures de pointe seraient pénalisés et ceux la consommant à d'autres heures paieraient moins cher, le coût de l'opération pouvant aller jusqu'à une augmentation de 20 % de la facture EDF ! Mais si les heures de pointe sont telles, c'est bien parce que c'est à ces heures-là qu'on a besoin du courant !
Devant la levée de boucliers, y compris à droite, Borloo a nié ce projet de taxe sur l'électricité, reconnaissant toutefois l'existence de discussions avec l'EDF sur les tarifs des usagers. Finalement Sarkozy a sifflé la fin temporaire de la partie en refusant " la mise en place de toute fiscalité sur des produits de grande consommation... compte tenu de la situation économique et des tensions actuelles sur le pouvoir d'achat "... tout en demandant à son ministre de dresser une liste de produits " qui pourraient faire l'objet d'une deuxième expérimentation "...
Ces projets de taxes écologiques sont donc suspendus, du moins pour l'instant, car ils étaient sans doute des ballons d'essai. En tout cas, l'écologie il ne manquait plus que ce prétexte pour faire payer les usagers !