Sediver - Saint-Yorre (Allier) : Patron condamné pour licenciements abusifs18/09/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/09/une2094.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sediver - Saint-Yorre (Allier) : Patron condamné pour licenciements abusifs

Mardi 9 septembre, la chambre sociale de la cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme) a condamné la société Sediver à verser 7,4 millions d'euros d'indemnités à 159 de ses anciens salariés licenciés en 2004. " Aucun élément ne permet de caractériser l'existence de difficultés économiques de nature à justifier la fermeture du site et, par voie de conséquence, le licenciement " juge la cour dans ses arrêts.

En janvier 2004, dès l'annonce par le groupe italien Seves de son intention de délocaliser vers la Chine la production de sa filiale de verrerie industrielle de Saint-Yorre, les 294 salariés se sont opposés aux licenciements. Durant toute une année, les ouvriers verriers contestèrent les mensonges de la direction sur les coûts de production trop élevés et la non-viabilité de leur entreprise. Ils refusèrent les chantages au maintien du site s'ils se soumettaient et acceptaient au moins 150 licenciements et une baisse de 25 à 30 % de leur salaire. Les conditions de ce chantage patronal inadmissible étaient acceptées en revanche par les pouvoirs publics, préfet en tête, alors que cette multinationale était et est toujours largement bénéficiaire. Sarkozy, à l'époque ministre de l'Économie, était même venu promettre des aides de l'État à ce projet !

Malgré l'occupation de l'usine et les nombreuses manifestations, en janvier 2005, le gouvernement, aux ordres du patronat, envoyait 300 gendarmes et policiers expulser les salariés de l'usine Sediver et récupérer les stocks.

Aujourd'hui, après examen du dossier, la justice donne enfin raison aux salariés. Les 159 verriers plaignants toucheront entre 10 000 et 90 000 euros, selon leur âge et leur ancienneté, pour licenciement abusif, et la société devra rembourser six mois d'indemnisation de chômage aux Assedic.

Début septembre, suite aussi à une délocalisation, la société Arena, fabricant de maillots de bain, vient aussi d'être condamnée à verser 50 000 euros à 96 anciennes salariées de son usine de Libourne en Gironde pour licenciements abusifs.

Deux jugements condamnant les patrons et qui soulignent l'urgente nécessité d'interdire préventivement les licenciements dans les entreprises qui font des profits

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