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Dans les entreprises
La Poste : Toutes les raisons d'assurer la réussite du 23 septembre !
La simple annonce pour le 23 septembre d'une journée de grève et de manifestations contre le projet de privatisation de La Poste a montré que le gouvernement craignait par-dessus tout les réactions des 300 000 postiers, qui représentent une force potentielle considérable.
Tour à tour, le gouvernement a fait d'abord savoir que " rien n'était décidé et qu'il allait réfléchir à la proposition du directeur général de La Poste ", Bailly. Comme si tout le scénario n'avait pas été concocté par le gouvernement, dont Bailly n'est que le mandant. D'ailleurs, Fillon a été obligé de le reconnaître, mais il a tenu à préciser que " la transformation du statut de La Poste devra totalement respecter le caractère public de l'entreprise, la poursuite et le renforcement de ses missions de service public et le statut des personnels ". Litanies reprises par la ministre de l'Économie, Lagarde, lors d'une rencontre avec le dirigeant de la CGT Bernard Thibault lundi 8 septembre. Cette dernière a affirmé sans rire que " le gouvernement était déterminé à faire respecter des principes importants : le maintien d'un service public de qualité et le respect du statut du personnel ". Il s'agit d'une opération visant à essayer de prévenir les réactions des postiers, même si pour ce faire Lagarde et Fillon travestissent allègrement la vérité.
Car il y a des années que ce gouvernement, comme ceux qui l'ont précédé, a mis à mal " la qualité du service public " de La Poste, en supprimant des dizaines de milliers d'emplois partout, dans tous les services, à travers tout le pays. Les dirigeants de La Poste, nommés par les gouvernements, ont transformé des milliers d'employés bénéficiant encore du statut de fonctionnaire en travailleurs itinérants au fur et à mesure des fermetures, que ce soient celles des centres de tri, des services financiers ou des bureaux de poste. Ils ont précarisé tous les emplois, en les payant moins, en embauchant uniquement, et depuis longtemps, du personnel en contrat de droit privé, qui sera bientôt la majorité des effectifs totaux de l'entreprise. Ils ont multiplié au passage les contrats précaires, les filiales, en bafouant de façon générale les droits de leurs salariés, n'hésitant pas à licencier, comme n'importe quel patron, dans les filiales de La Poste. Ils ont aggravé les conditions de travail de tous. Le personnel est et a été la victime de cette politique, comme les millions d'usagers particuliers. Et chacun sent qu'aujourd'hui, avec le projet de privatisation, il s'agit de franchir un pas de plus dans ce sens afin d'offrir La Poste aux appétits de quelques grands capitalistes.
Le ton patelin du gouvernement n'a qu'une raison : il craint que son projet ne soit la mesure de trop qui fasse éclater une réaction massive et déterminée du personnel. D'autant qu'il sait aussi que l'entrée en lutte de centaines de milliers de salariés, qui défieraient sa politique et celle des patrons, pourrait vite être contagieuse dans le contexte actuel, tant le mécontement s'est accumulé dans toute la classe ouvrière qui doit faire face aux mêmes attaques.
La force des salariés de La Poste, c'est leur nombre, c'est leur présence partout dans le pays en chair et en os dans les luttes de demain. La seule chose que gouvernement et patrons craignent, ce sont les grèves et les manifestations. C'est bien pourquoi, pour défendre leur avenir, leur emploi, leurs conditions de travail comme leurs salaires, les postiers ont tout intérêt à montrer au gouvernement qu'il a raison de s'inquiéter et à faire de la grève et des manifestations du 23 septembre la réussite la plus large.