- Accueil
- Lutte ouvrière n°2091
- Troupes américaines en Irak : J'y suis, j'y reste !
Dans le monde
Troupes américaines en Irak : J'y suis, j'y reste !
Vendredi 22 août, la Maison-Blanche a démenti qu'un accord, concernant le retrait des troupes américaines en Irak, avait été signé entre le gouvernement de Bagdad et les États-Unis. Une façon comme une autre de rappeler que les États-Unis n'ont pas l'intention de quitter l'Irak.
Ce démenti venait contredire les déclarations faites, quelques heures auparavant, par le chef des négociateurs irakiens. Celui-ci avait assuré que les discussions en cours depuis plusieurs mois entre la puissance occupante et le gouvernement né de l'intervention américaine, s'étaient soldées par un accord fixant le retrait des troupes américaines au plus tard à la fin 2011. Le porte-parole irakien avait expliqué combien il était important pour son gouvernement de savoir quand les troupes d'occupation quitteraient le pays, afin de garder quelque légitimité auprès de la population.
Mais les préoccupations du gouvernement irakien sont le cadet des soucis de Washington, qui ne veut pas s'engager sur une date de retrait de ses troupes. Le projet d'accord en discussion prévoit d'ailleurs qu'« en fonction de la situation », les États-Unis conservent la possibilité aussi bien de retirer leurs troupes avant 2011 ou, au contraire, de prolonger l'occupation, selon les besoins du moment.
Et de toute façon, il est acquis que, même si les troupes américaines entamaient un retrait, en 2011 ou plus tard, des soldats américains, cantonnés dans plusieurs bases militaires, resteront sur place. Et le nombre de ces bases, comme celui des militaires américains qui stationneraient en Irak, reste lui aussi inconnu.
À l'évidence, Washington n'a pas l'intention de quitter rapidement l'Irak.
C'est que les États-Unis ne se sont engagés dans la guerre en Irak en 2003 ni pour lutter contre le terrorisme international, ni pour instaurer la démocratie en Irak, comme ils l'ont alors prétendu. Cela, c'est le genre de mensonges que les va-t-en-guerre servent à leur opinion publique. Les États-Unis entendaient surtout renforcer leur propre poids politique, militaire et économique au Moyen-Orient, une région à laquelle les ressources en pétrole donnent une importance stratégique particulière.
Et de ce point de vue, les États-Unis, comme les puissances de second ordre qui peuvent à l'occasion lui prêter la main, ne s'embarrassent pas plus de grands principes que ne le fait la Russie de Poutine quand elle cherche à garder le contrôle de la Géorgie et des pipelines de la région.