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Dans le monde
L'opposition à la guerre ? Le gouvernement et le PS s'en moquent
Après la mort des dix soldats français près de Kaboul le 18 août dernier, un sondage publié par Le Parisien établit que 55 % des Français souhaitent le retrait des troupes d'Afghanistan. Seulement, il ne sera pas tenu compte de cette opinion majoritaire.
Le gouvernement, il est vrai, a annoncé qu'un débat suivi d'un vote aurait lieu au Parlement le 22 septembre. En fait, il est assuré d'obtenir carte blanche pour poursuivre son intervention. « Sur un sujet aussi essentiel, il est important que le président de la République ait l'appui de sa majorité », a déclaré Jean-François Copé qui préside le groupe UMP à l'Assemblée. Et effectivement un tel vote, prévu par la révision de la Constitution, est sans risque pour le gouvernement. Celui-ci n'aura pas même à répondre à une opposition à la guerre de la part du Parti Socialiste.
Alors que le sondage d'opinion indique que 62 % des sympathisants socialistes sont opposés à l'intervention française, les dirigeants du PS, eux, ne sont pas vraiment contre. Hollande voudrait simplement que le gouvernement « reconsidère sa stratégie ». Jean-Louis Bianco, député PS, reproche à Sarkozy non pas d'avoir augmenté la présence des soldats français, mais de l'avoir fait « sans avoir clarifié nos objectifs de guerre ». « Le retrait non, la révision stratégique oui », a déclaré Pierre Moscovici, chargé des relations internationales au PS. Il revendique d'ailleurs la paternité de l'intervention française en 2001 au temps du gouvernement Jospin, car c'était, voyez-vous, pour « appuyer les forces régulières ¬afghanes » et « les former afin qu'elles puissent lutter avec une plus grande efficacité contre les talibans ». Bref, c'est au nom de la lutte contre les terroristes que le PS justifie l'intervention française, tout comme la droite et comme Bush.
Mais quoi d'étonnant de la part des héritiers d'un parti qui avait mené la guerre contre le peuple algérien en usant, déjà, de ce genre de justification, alors qu'en fait, en Afghanistan, c'est l'intervention des puissances impérialistes qui alimente le terrorisme ?