Les salariés des différentes agences en Corse de Kyrnolia, filiale corse de Veolia, ont fait près d'un mois de grève pour obtenir une unification des statuts vers le haut. S'ils n'ont pas fait céder Veolia sur ce point, ils ont au moins ouvert une brèche.

Tout a commencé lorsqu'un salarié de la distribution de l'eau a assigné en référé sa direction sur le principe « à travail égal, salaire égal ». À Sagone le père et le fils travaillent tous deux pour Kyrnolia. Ils se déplacent à bord du même véhicule, ils visitent les mêmes chantiers et ils font le même travail et pourtant le salaire du fils est inférieur de 25 %.

C'est cela qui a mis en lumière la disparité des statuts des différentes entreprises et qui a mobilisé les travailleurs dans la grève. Kyrnolia regroupe les deux sociétés de la distribution de l'eau, la CEO (Compagnie des eaux et de l'ozone) et la CMESE(Compagnie méditerranéenne d'exploitation des services des eaux). Ces deux sociétés ont des statuts différents. Les syndicats (CGT et STC) ont revendiqué un alignement sur le haut et non tiré vers le bas comme le voudrait la direction.

Veolia est loin d'être sur la paille, son chiffre d'affaires a progressé de 14 % l'année dernière, ses profits sont de trois millions d'euros pour la seule Corse.

Occupation des locaux, blocage du port, les grévistes ont voulu se faire entendre. L'alignement sur le statut CMESE, cheval de bataille du mouvement, n'a pas été obtenu, la grève a été arrêtée après plus d'un mois.

Pour la reprise la direction propose 115 euros d'augmentation ainsi qu'un règlement des jours de grève : trois journées payées, dix jours récupérés sur les congés ou sur les repos, et un prélèvement échelonné sur trois mois en paie des onze restants.

Si cette grève a cessé en Corse, il n'en reste pas moins que la direction craint la contagion dans d'autres filiales de Veolia.