La direction de l'usine Toyota d'Onnaing, située près de Valenciennes et qui fabrique la Yaris, a annoncé une baisse de production de 11 500 véhicules sur 269 000 prévus pour l'année.

Trois jours de congés obligatoires sont programmés : le 18 août et les 3 et 10 novembre. Une baisse de la cadence des chaînes de production est aussi prévue à partir du 15 septembre.

Les trois jours de congés ne sont pas un cadeau puisqu'ils sont pris sur les congés annuels des travailleurs qui ne pourront pas en choisir la date. C'est quand ça arrange la direction ! Quant à la baisse de cadence, elle pourrait être une bonne chose si elle ne s'arrangeait pas pour nous faire travailler plus en supprimant des postes de travail et en renvoyant des intérimaires. Et même si la chaîne tournera moins vite, cela fera plus de travail pour ceux qui restent.

11 500 véhicules de moins à produire, ce n'est que dix jours de production dans les conditions actuelles.

La légère baisse des ventes qui lui sert de prétexte est normale pour un modèle en fin de cycle. Bientôt, il y aura sans doute une reprise avec la nouvelle version du véhicule qui sortira des chaînes de fabrication en novembre. Mais les actionnaires de Toyota ne veulent pas perdre un centime durant cette période de transition et préfèrent présenter la note aux salariés. Au lieu de diminuer la charge de travail de tous, la direction a donc préféré faire le choix du chômage pour les uns, de la surcharge de travail pour les autres avec à la clé le maintien de ses profits.

Hors primes diverses, la majorité d'entre nous a un salaire très proche du salaire minimum. Et nos revenus sont loin d'augmenter, puisque la prime d'intéressement, qui était de plus de 3 000 euros en 2005, devrait être inférieure à 2 000 euros cette année.

Pourtant nous travaillons pour le trust automobile le plus riche et profitable du monde. L'usine Toyota d'Onnaing a rapporté 82,7 millions d'euros de bénéfices l'année dernière. Il suffirait d'en prélever 25 millions pour augmenter de 300 euros net les salaires des 4 000 ouvriers de l'usine et, en plus, donner à tous un treizième mois... sans même que les actionnaires soient mis sur la paille !