A EDF Recherche et Développement (R et D) à Chatou, les discussions ont bien sûr porté sur « l'incident » officiellement survenu à la centrale nucléaire de Tricastin. Nombre de travailleurs se sont étonnés que l'incident soit classé 0 sur l'échelle de gravité des incidents, qui compte 7 degrés, alors que plusieurs personnes salariées d'EDF ou travailleurs d'entreprises sous-traitantes avaient reçu des doses de radioactivité.

Les autorités de sûreté joueraient-elles un double jeu ? Dans le cadre des activités de la R et D, ces autorités font figure de gendarmes très sévères. Mais dans l'activité réelle en production, elles semblent plutôt enclines à respecter les décisions de la direction générale d'EDF, bien décidée à dégager des bénéfices de l'ensemble de l'activité y compris nucléaire.

Autre sujet d'interrogation et de mécontentement : alors que les incidents en centrale se multiplient et que le service est de plus en plus sollicité pour répondre aux questions des responsables des centrales, les effectifs de R et D restent très faibles. Et ce qui inquiète encore plus, c'est de voir Areva, qui conçoit et construit les réacteurs des centrales nucléaires, recruter du personnel prestataire d'EDF R et D alors qu'ils font partie intégrante de l'activité du service et qu'ils vont forcément manquer.

C'est dire que la direction d'EDF peut toujours parler de sûreté avec autorité, on est en droit de la mettre en doute.