C'est au son des grandes orgues que les dirigeants de l'ONU avaient annoncé « le Millénaire pour le développement ». Pensez donc : le premier objectif de ce programme était de réduire de moitié d'ici 2015 le nombre des gens vivant avec moins de un dollar par jour. Les autres objectifs n'étaient pas moins ambitieux, comme ceux concernant l'éducation primaire pour tous, l'élimination des inégalités entre les sexes ou la réduction de la mortalité infantile.

La Cnuced (Commission des Nations unies sur le commerce et le développement) vient de constater beaucoup plus discrètement que les PMA (en jargon d'économiste, les pays les moins avancés, c'est-à-dire les plus pauvres) « ne sont pas près d'atteindre l'objectif d'une réduction de moitié de l'indice de la pauvreté entre 1990 et 2015 ». Certes, reconnaît la Cnuced, ces pays se développent bien un peu, sans que cela n'empêche le nombre des très pauvres et des affamés d'augmenter.

Adieu donc la perspective d'un peu moins de misère. Ce monde où les riches sont de plus en plus riches n'a rien à offrir à tous les autres. Comment le pourrait-il, d'ailleurs, quand l'opulence d'une minorité ne peut se bâtir que sur la misère du plus grand nombre ?