Depuis 1991, jamais les hausses des prix à la consommation n'ont été aussi fortes : officiellement, plus 3,6 % en une année. En un an, les prix de l'ensemble des produits pétroliers ont bondi de 28 % et ceux de l'alimentation de 5,5 %, dont 0,9 % rien qu'en juin.

Les consommateurs réduisent leurs achats, fréquentent de plus en plus les enseignes de hard-discount et se rabattent sur les premiers prix, les plus bas, des grands distributeurs, se détournant des marques plus chères.

Si les prix flambent, le pouvoir d'achat de la population, lui, s'effondre. Et c'est le gouvernement qui donne l'exemple. Après avoir été généreux avec les riches, il a décidé pour 2008 de n'augmenter les fonctionnaires que de 0,8 % et les pensions et retraites de 2 %. Quant au smic et aux allocations chômage, bien que normalement indexés sur les hausses des prix, ils ne seront revalorisés que de 2,5 % ! Ce sont donc des millions de salariés du secteur public, les retraités et les pensionnés qui verront cette année encore leur pouvoir d'achat reculer.

Et pour tous les salariés du privé dont les salaires sont bloqués et ne suivent pas l'inflation, le gouvernement a sa formule : « Si vous voulez gagner plus, travaillez plus », faites des semaines de 48 heures comme avant 1968, trouvez-vous un deuxième boulot ou serrez-vous la ceinture !

« Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoît », déclarait récemment Sarkozy. Dans les mois qui viennent, il pourrait brutalement s'apercevoir que la classe ouvrière existe, qu'elle se bat et qu'elle entend imposer l'augmentation de tous les salaires !