Abri-Plus est une petite entreprise de montage de chapiteaux, dont le siège est basé à Besançon. À Airaines, dans la Somme, travaillent une demi-douzaine d'ouvriers, tandis que Besançon en compte une dizaine.

Dans cette entreprise, les conditions de travail sont d'un autre âge. Comme le patron considère que le temps de déplacement vers les chantiers - parfois situés à l'autre bout de la France - « ce n'est pas du travail », il n'est pas compté dans les heures travaillées ! Résultat, il arrive d'enchaîner 23 heures d'affilée, au volant du camion, puis sur le chantier à monter les chapiteaux. Les travailleurs ont calculé que, les mois chargés en activité, ils pouvaient cumuler jusqu'à 400 heures de travail par mois. Le tout pour un salaire de 1 000 euros, car le patron ne paie pas les heures supplémentaires.

La colère grondait depuis plusieurs mois et, à l'occasion d'un chantier qui a réuni les travailleurs de Besançon et d'Airaines, ils ont décidé tous ensemble de ne pas supporter cette situation plus longtemps. Ils se sont donc mis en grève. Ils réclament la fin des heures supplémentaires à n'en plus finir, l'augmentation conséquente des salaires, sans oublier le paiement des heures effectuées en pagaille et jamais payées.

Depuis le mardi 15 juillet, la totalité des travailleurs en CDI sont en grève. Le patron est injoignable. Il paraît qu'il est en vacances, au large de la Corse. Quant au directeur, il traite les travailleurs par le mépris, assure que la grève ne le gêne pas, qu'il ne négociera rien et licenciera tout ceux qui ne sont pas contents. Malgré ces menaces et malgré leur petit nombre, les travailleurs des deux sites sont soudés et déterminés à aller jusqu'au bout.