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- Lutte ouvrière n°2085
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Dans les entreprises
Michelin - Saint-Doulchard (près de Bourges) : Débrayages pour 350 euros par mois
Dans les ateliers de Michelin à Saint-Doulchard, face à la baisse du pouvoir d'achat, un bon nombre de travailleurs pensaient qu'il fallait réagir.
Une quarantaine se sont réunis et ont évalué la perte sur les salaires à 350 euros net mensuels, une somme qu'il fallait donc réclamer à la direction. Une pétition au nom des salariés de Saint-Doulchard pour les 350 euros d'augmentation a obtenu 330 signatures, ce qui représente plus de 80 % des salariés de production, plus un certain nombre de techniciens et de secrétaires.
Immédiatement, à une cinquantaine, elle a été portée à la direction, en cortège, en traversant les ateliers. Là, plusieurs camarades se sont exprimés devant le chef du personnel en dénonçant les conditions de vie de plus en plus inacceptables et en exigeant une réponse rapide.
Au bout d'une dizaine de jours, ne voyant rien venir, deux camarades sont allés aux nouvelles. Toujours pas de réponse, à part les discours habituels sur les négociations annuelles et le baratin qui va avec.
Un débrayage a donc été décidé pour le lendemain au changement d'équipe. Et ce jour-là, le grand ponte de la ligne Produit Avion devait venir visiter l'usine. C'était une bonne occasion de lui dire directement ce que nous avions sur le coeur.
Vendredi 11 avril, la quasi-totalité des agents de production présents de l'équipe sont partis à 70, en cortège, à la rencontre du directeur qui avait eu le temps de mettre les visiteurs à l'abri. Plusieurs camarades lui ont dit qu'il n'était pas possible de vivre avec les salaires que Michelin nous donnait : 1 300 euros en équipe pour certains, avec 30 ans d'ancienneté.
Le directeur a osé dire que « nous avions la chance d'avoir du travail », ressortant ainsi les arguments de Sarkozy, ce qui a eu le don de nous mettre en colère.
Une grande partie de l'équipe de nuit, mise au courant, a décidé de débrayer elle aussi deux heures, en milieu d'équipe, pour faire le tour des ateliers et attendre l'équipe du matin pour les informer.
Autant dire que les travailleurs ont à coeur de défendre leurs revendications.