La fin des lois réglementant le temps de travail ? 17/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2085.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La fin des lois réglementant le temps de travail ? 

Le dernier coup porté par le gouvernement à la durée du travail, avec l'adoption de sa dernière loi fin juin, remet en cause la notion même de garanties communes à tous les salariés.

Le but, comme le revendique le gouvernement, est d'arriver à ce que chaque salarié aille discuter « librement » des conditions de son contrat de travail avec son patron. Depuis 170 ans le mouvement ouvrier combat cette « liberté » pour, à l'opposé, arracher des garanties et des droits collectifs.

En effet, depuis son origine le mouvement ouvrier s'est battu pour imposer un temps de travail commun à tous les travailleurs, fixé par la loi, comme les huit heures par jour réclamées depuis 1886 et conquises en France en 1919, ou les quarante heures par semaine en 1936. C'est en 1982, avec l'arrivée de la gauche au pouvoir que la notion de durée collective du temps de travail a été remise en cause pour la première fois, avec l'introduction de la flexibilité des horaires dans les décrets-loi adoptés alors.

Après 1997, avec les lois Aubry censées instaurer les 35 heures, cette mise en pièces a fait un nouveau bond en avant, en permettant des accords inférieurs à la loi et aux conventions collectives. La seule limite légale demeurant étant celle des 10 heures par jour et des 44 ou 46 heures par semaine, sauf dérogation accordée par l'Inspection du travail. Puis la droite au pouvoir a considérablement élargi le nombre d'heures autorisées, avec l'aval de tout ou partie des confédérations syndicales. Aujourd'hui on en arrive à la situation où l'employeur peut, avec accord syndical au niveau de l'entreprise, de l'établissement, voire avec l'accord individuel du salarié, seul face à son patron, fixer librement la durée du travail et sa rémunération.

Les reculs acceptés par les dirigeants syndicaux ne faisant qu'entraîner de nouveaux reculs, il faut en revenir aux bonnes vieilles idées de toujours du mouvement ouvrier : celles visant à imposer des droits collectifs, pour enraciner la conscience que c'est en s'unissant dans ses luttes que la classe ouvrière pourra maintenir ses droits et en arracher de nouveaux, avant d'en finir une bonne fois avec ce monde d'injustice.

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