Gare Saint-Charles - Marseille : Les travailleurs de Effia en grève17/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2085.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Gare Saint-Charles - Marseille : Les travailleurs de Effia en grève

Depuis le 1er juillet, les employés de Effia service en gare, à la gare Saint-Charles de Marseille, sont en grève pour protester contre des conditions de travail et de salaire déplorables.

Ils réclament une augmentation de salaire de 0,50 euro de l'heure, une prime de déchargement fixe de 100 euros par mois, des embauches et la titularisation d'un CDD qui assure le travail depuis pratiquement deux ans. Ils demandent aussi des locaux corrects dans la gare avec des toilettes et une salle pour déjeuner.

Effia, filiale de la SNCF à 99,98 % qui a repris entre autres le travail assuré auparavant par la Sernam, n'aurait paraît-il pas les moyens de satisfaire leurs revendications. Non seulement elle refuse pour l'instant de négocier avec les grévistes, mais elle porte plainte pour les intimider, suivie en cela par la SNCF.

Depuis des années, Effia et la SNCF profitent à plein de cette division du travail. Tous les jours, par équipe, de 5 heures à 0 h 30, les travailleurs d'Effia doivent assurer tous les chargements et déchargements des colis, des bagages. À cela s'ajoutent des centaines de kilos de journaux qui arrivent toute la journée à la gare principale de Marseille. Ils s'occupent aussi de décharger le courrier à destination de La Poste et de la BNP. Enfin, ils jouent le rôle de porteurs pour les passagers encombrés de bagages, sans parler du rangement des caddies. Récemment, Effia leur a ajouté la tâche de s'occuper des voyageurs handicapés en fauteuil roulant et de leurs bagages et bientôt ils devraient aussi prendre en charge les consignes et les objets trouvés.

Pour tout ce travail, ils ne sont que neuf en CDI plus un ou deux CDD suivant le bon vouloir de la direction. Ils travaillent selon un rythme de cinq jours de travail suivi d'un seul jour de repos. Les heures supplémentaires se multiplient, jusqu'à 300 heures par an pour un salarié.

Quant aux salaires, ils ne sont que de 990 euros net par mois après sept ans d'ancienneté auxquels s'ajoute parfois une prime de déchargement comprise entre 30 et 60 euros.

Regroupés sur le quai, avec une table et des drapeaux du syndicat Sud, les employés d'Effia expliquent les motifs de leur grève. Ils font signer une pétition qui rencontre le soutien de nombreux voyageurs, des employés de la SNCF, des travailleurs des entreprises de nettoyage et de gardiennage qui travaillent à la gare.

Ceci ne plaît ni à Effia ni à la SNCF qui voit d'un mauvais oeil les grévistes installés à côté du salon Grands Voyageurs. La SNCF a donc fait pression pour qu'ils déménagent. Quant à la direction d'Effia, elle a déposé plainte pour vol d'un fenwick, en fait soigneusement garé. Le jeudi 3 juillet la police est venue sur le quai pour embarquer manu militari un des grévistes. Devant la réprobation qui s'en est suivie, un autre a été plaqué contre le mur, tandis qu'un de ses collègues qui tentait de s'interposer a été menotté, jeté au sol et frappé à coups de pieds, devant tous les voyageurs et employés scandalisés. Il s'est retrouvé devant le tribunal en comparution immédiate dès le lendemain et doit passer en jugement le 22 août.

Malgré toutes ces tentatives d'intimidation, les grévistes continuent la grève. Ils ont distribué un tract dans la gare aux voyageurs et aux cheminots. Le très bon accueil qu'ils ont reçu a renforcé leur détermination.

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