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- Lutte ouvrière n°2085
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Dans les entreprises
Chaffoteaux - Ploufragan (Côtes-d'Armor) : Avec MTS, la régression sociale permanente
Après avoir supprimé 56 postes lors d'un plan social il y a un an, imposé le pointage, supprimé les temps partiels ainsi que l'équipe de nuit, c'est à un usage en vigueur depuis plus de vingt ans que la direction du groupe MTS, propriétaire de l'usine de Ploufragan, entend désormais s'attaquer.
En effet, la pause d'équipe est prise en fin de poste, permettant de rentrer une demi-heure plus tôt à la maison. Sous prétexte que les deux pauses de dix minutes octroyées en cours de journée ne nous permettent pas de bien récupérer, les patrons les suppriment et mettent cette demi-heure de casse-croûte en milieu de journée, ce qui rallonge d'autant le temps de présence dans l'usine. Ce tour de passe-passe lui permet surtout de gagner vingt minutes de production et d'améliorer les profits pour la famille Merloni, actionnaire principal du groupe MTS.
Comme si cela ne suffisait pas, la direction impose à tout le personnel de travailler en équipe à partir du mois de septembre.
Pour justifier ces mesures, la direction prétend qu'il en va de l'avenir du site de Ploufragan. Mais si l'avenir du site la préoccupe tant, pourquoi le groupe MTS a-t-il supprimé la moitié des emplois en quelques années, passant de plus de 800 à moins de 400 aujourd'hui ? Pourquoi avoir tenté, il y a quelques semaines, d'embobiner les organisations syndicales avec un plan de départs - prétendument volontaires - des salariés les plus anciens, sans en fournir les conditions ? Pourquoi vendre les terrains autour de l'usine et chercher à vendre les trois quarts de la surface de l'usine ? Pourquoi fermer la totalité des ateliers de fabrication pour ne garder que les deux ateliers de montage ?
Toutes ces décisions montrent que la direction se moque pas mal de notre avenir et est prête à opérer un véritable dépeçage industriel pour satisfaire les appétits des patrons du groupe MTS.
Devant de telles pratiques, une réaction devait se produire. Et elle a eu lieu vendredi dernier lorsque la direction a annoncé la modification des horaires pour l'ensemble du personnel de production. Elle devait la sentir arriver car, contrairement à son habitude, elle a fait savoir dès avant la réunion de CE qu'elle payait une demi-heure à chaque équipe pour qu'elles viennent écouter ses explications.
Après avoir dit ce qu'elle en pensait au chef du personnel et au chef de production au cours de la réunion, la majorité de l'équipe d'après-midi a débrayé spontanément pour protester devant l'attitude méprisante de ces deux représentants de MTS. L'un des deux ayant d'ailleurs précisé qu'il « comptait bien serrer la ceinture à tout le monde » !
Ce premier débrayage peut en entraîner d'autres. Les patrons le craignent car ils savent bien que sans notre travail, ils ne sont rien. Et malgré l'approche des vacances, dans quinze jours, nous avons largement le temps de leur rappeler que les chaudières ne sortent que parce que nous le voulons bien !