Toutes les usines du groupe JTEKT, qui appartient à Toyota, se sont mises en grève le mardi 17 juin lors de l'appel national. À Dijon-Chevigny notamment, 240 travailleurs au total ont débrayé sur les deux sites. Dans ces usines où sont fabriquées les directions assistées pour PSA, BMW et Mercedes, il n'y avait pas eu de grève depuis longtemps.

C'est sur l'appel de la CGT que les travailleurs ont décidé de sortir pour montrer leur mécontentement. En particulier sur le " yari-jimaï " (en japonais : " faire ce qui doit être fait ") que le patron Toyota veut imposer comme à l'usine Valenciennes.

À Valenciennes, cela ça s'appelle, en anglais cette fois, " over-time " : cela signifie qu'on peut rester chaque jour pour une heure supplémentaire obligatoire, ou plus si l'objectif n'est pas atteint. Le chef nous prévient seulement deux heures avant la fin de l'équipe. Comme les objectifs sont inhumains, il faut faire des heures supplémentaires tous les jours.

Dans le programme, il y a aussi le travail tous les samedis ; autrement dit, des heures supplémentaires pour tout le monde, et gratuitement.

Il y a aussi les pressions de toutes sortes qui ne passent plus : que ce soit pour faire des heures supplémentaires tous les samedis, pour ne pas déclarer un accident de travail ou de manière quotidienne pour faire accepter les dernières attaques de la direction.

Contre le débrayage, la pression de la direction s'est fait sentir : à Chevigny, les chefs ont réuni tout le monde pour essayer de faire croire que cette grève n'était pas légale, que les heures ne seraient pas payées, ou qu'on n'aurait plus d'augmentation individuelle. Ce dernier argument en a d'ailleurs décidé plus d'un à sortir car des augmentations individuelles, certains n'en ont pas vu la couleur depuis des années !

Reste à savoir si les choses en resteront là. En tout cas, tous ceux qui ont participé, et aussi beaucoup d'autres, ont repris confiance, ont découvert leur capacité à se défendre et à répondre collectivement aux attaques du patron.