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- Lutte ouvrière n°2082
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Leur société
Dassault, un assisté permanent qui coûte cher à la collectivité
Serge Dassault, dont le principal mérite consiste à avoir hérité de son père d'un empire industriel bâti en majeure partie sur l'argent public, estime que les chômeurs coûteraient trop cher à l'État. Propriétaire de Dassault Aviation et d'un groupe de presse comprenant Le Figaro, Serge Dassault est par ailleurs maire de Corbeil-Essonnes, sénateur UMP et rapporteur du budget de l'emploi.
C'est à ce titre que, jeudi 19 juin, il a déclaré : « Prime pour l'emploi et bientôt RSA... c'est quand même anormal de vouloir donner de l'argent de l'État qui n'en a pas beaucoup à des gens qui ne veulent pas travailler parce qu'on les paie trop et coûtent aussi beaucoup d'argent à l'État. » Il a donc proposé de « réduire carrément les aides aux chômeurs » ce qui, selon lui « serait quand même plus efficace si on veut les faire travailler que de vouloir donner de l'argent sur denier de l'État ».
Afficher un tel mépris envers les chômeurs qui, soit dit en passant, ont cotisé aux Assedic quand ils travaillaient, alors qu'on est soi-même un assisté de première classe et un parasite qui prospère « sur le denier de l'État », il fallait oser le faire !
La fortune des Dassault a été acquise presque essentiellement grâce à l'État français, qui est à la fois son principal client et son représentant de commerce à l'étranger. À l'heure actuelle, l'armée française est équipée exclusivement d'avions de chasse « français », c'est-à-dire Dassault. De plus, les démarchages opérés par des membres de tous les gouvernements, quelle que soit leur étiquette, ont permis à Dassault de vendre des Mystère, puis des Mirage à des pays étrangers et donc, d'arrondir encore plus ses bénéfices. Mais lorsque les contrats font défaut, comme pour le dernier-né des avions de chasse, le Rafale, dont l'armée française est le seul et unique client, l'État est là pour voler au secours de l'avionneur. Rien que pour le Rafale, l'État a prévu de débourser 28 milliards d'euros, bien plus en réalité quand on sait qu'il paie aussi les études et les recherches sur les avions militaires. 294 appareils, dont chacun est estimé à plus de 90 millions d'euros, devraient être livrés jusqu'en 2021. De quoi assurer de beaux jours à Dassault !
28 milliards versés à Dassault « sur le denier de l'État » contre zéro Rafale vendu par l'avionneur en dehors de l'armée française, voici un bel exemple d'assistanat !
Dassault appartient à la classe capitaliste parasitaire, composée d'assistés chroniques, qui bâtissent ou consolident leur fortune en pillant les caisses de l'État et qui, quand ils estiment que les bénéfices ne sont pas assez importants, transforment les travailleurs en chômeurs. Mais cela ne leur suffit pas : il faut qu'en plus, ils insultent ces derniers.
Leur retirer toutes les aides que l'État leur verse serait une urgence sociale.