Altadis supprime 2 440 emplois et ferme des usines26/06/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/06/une2082.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Altadis supprime 2 440 emplois et ferme des usines

Le groupe anglais Imperial Tobacco vient de décider de supprimer 2 440 emplois dans ses usines en Europe, dont 1 060 en France.

Cette réorganisation touche la plupart des sites : l'usine de Metz, qui produit du tabac à rouler et à pipe, et celle de Strasbourg, la seule usine du pays fabriquant encore des cigares, seraient fermées. Mais beaucoup d'autres sites sont aussi sévèrement touchés : 133 emplois seraient supprimés à Orléans-les-Aubrais, ainsi que 250 dans le secteur commercial, 120 postes au siège parisien et 179 emplois à Riom (Puy-de-Dôme) soit près de la moitié de l'effectif.

Certaines productions de cigarettes dites de petites séries seront transférées en Pologne. Des usines du groupe, en Allemagne et en Russie, sont touchées de la même façon.

Ces mesures ont été préparées de longue date, mais les travailleurs sont les derniers à le savoir. La réorganisation de ce secteur est incessante et, au gré des ventes, fusions et reventes, ce sont les travailleurs qui en font les frais. Toujours moins nombreux, ils doivent être « plus performants ». Le tabac reste une industrie rentable, malgré une relative baisse de la consommation et une législation qui limite la publicité. La production reste très élevée. À Riom, elle atteint dix milliards de cigarettes par an !

Jusqu'en 1999, la Seita avait le monopole absolu de la fabrication du tabac et des allumettes en France, et des marques telles que Gauloises, Gitanes, etc. Ce fut alors la fusion avec la société espagnole Tabacalera. Ce groupe franco-espagnol devint Altadis, lequel fut racheté à son tour, en janvier 2008, par le britannique Imperial Tobacco.

Celui-ci veut « utiliser au mieux l'outil industriel, c'est-à-dire augmenter la performance » pour faire encore plus de profits : occupant le quatrième rang mondial, Imperial Tobacco ambitionne d'améliorer son classement. Et pour ces gens-là, naturellement, ce sont les travailleurs qui devraient payer la note, sans savoir encore dans quelles conditions ils pourront ou devront partir. Par exemple, il est question que la production de Metz soit transférée aux Pays-Bas.

Aucune information précise n'a été donnée. Pour l'instant, les travailleurs sont dans l'attente de négociations syndicats-direction qui doivent se dérouler. Mais devant tant de cynisme d'une poignée de capitalistes qui n'ont d'autre but que de s'enrichir toujours plus, il ne serait pas étonnant que la colère des travailleurs éclate.

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