Comme il était prévu depuis l'été dernier, la direction vient de fermer une des deux lignes de montage de l'usine. Cette fermeture se traduit déjà, pour ceux qui restent, par une aggravation de l'exploitation.

Dans la presse économique ou dans le monde politique, tout le petit monde bourgeois se réjouit de ce que les entreprises françaises ne cessent de gagner en " productivité ". Ces gains de productivité sont bien réels, et en effet, dans les usines, chaque ouvrier produit de plus en plus dans le même temps qu'auparavant. Mais lorsqu'on travaille dans une de ces usines, il n'y a vraiment aucune raison de s'en réjouir, car ces gains de productivité se traduisent par une véritable régression des conditions de travail.

C'est le cas à PSA Aulnay. La fermeture du Montage 1 (c'est-à-dire d'une des deux lignes de production) n'est nullement le résultat d'une baisse des ventes de la marque, ou d'une volonté du patron de produire ailleurs : il s'agit tout simplement de sortir à terme la même production... sur une seule ligne au lieu de deux ! Et avec bien moins d'ouvriers.

Certes, il n'y aura pas de plan de licenciements. Mais depuis des années, la direction pousse les ouvriers (et les cadres) à quitter l'usine " au volontariat " - avec un pécule ridicule. Elle remplace les travailleurs partis en retraite par des CDD et des intérimaires... qu'elle peut maintenant mettre facilement dehors : le 13 juin, ce sont pas moins de 500 intérimaires d'un coup qui ont été mis à la porte.

La direction ne cache d'ailleurs pas que son objectif, d'ici à 2010, est de passer des 4 000 CDI actuels à 3 000.