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Leur société
Sarkozy au Liban : Petite manoeuvre intérieure et extérieure
Samedi 7 juin, Sarkozy était au Liban pour un voyage-éclair à l'occasion de l'intronisation du nouveau président de la République de ce pays, le général Michel Sleimane. Il s'agissait d'aller affirmer l'intérêt politique que la France porte à ce pays. Sarkozy en a profité aussi pour faire de ce voyage une opération de politique intérieure en entraînant dans son sillage tous les représentants de l'ex-gauche plurielle (PS, PCF, Radicaux, Verts) et le président du Modem.
Les représentants de la prétendue opposition parlementaire, les Hollande, Buffet, Duflot, Baylet, de même que Bayrou, n'ont eu aucun scrupule à donner ainsi une caution politique au chef de l'État. Trop contents d'être sur la photo avec les représentants de la majorité qui étaient du voyage, Fillon, Morin, Kouchner, Raffarin, Copé et Devedjian, ils ont ainsi donné l'occasion à Sarkozy d'apparaître comme le président du consensus avec la gauche.
Sarkozy, pressé, avait annulé son déplacement prévu au Sud-Liban, se contentant d'y envoyer son ministre de la Défense Morin saluer le contingent de 1 800 soldats français de la Finul, cette troupe sous l'autorité de l'Onu présente au Liban depuis 1978. Mais la venue de Sarkozy était là pour rappeler que la France reste candidate à jouer un rôle dans ce pays, où elle exerça autrefois sa puissance coloniale.
Alors Sarkozy en grand équipage est venu faire son petit numéro au Liban, pour redire que l'impérialisme français tient à être présent dans les affaires du Liban et plus largement au Moyen-Orient. Mais ce qui pourrait arriver de mieux au peuple libanais, ce serait justement que ni l'impérialisme français ni un autre ne se mêle de ses affaires.