Toute la matinée du vendredi 6 juin, Marseille a été bloquée par les travailleurs du Port Autonome (PAM) en lutte contre le projet de privatisation du port.

Ils continuent de s'opposer au projet de réforme des ports qui prévoit le transfert au privé des activités et du matériel portuaire, grues et portiques en particulier, qui doit être proposé au Parlement le 17 juin. Les assurances de Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux Transports, ainsi qu'un amendement très vague n'ont pas rassuré les travailleurs, qui craignent que cette loi entraîne des suppressions de postes.

Dans le cadre d'une journée de grève, le 6 juin, les agents portuaires ont bloqué par surprise la circulation de tout Marseille. Des pneus étaient enflammés sur la passerelle de l'autoroute A55 au niveau de la tour en construction de la CMA-CGM, troisième armateur mondial, et, de fil en aiguille, tout Marseille a été bloqué durant toute la matinée.

Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, proche du gouvernement, a tempêté contre la « deuxième journée consécutive [la veille, c'était les taxis qui avaient installé des barrages filtrants] de prise en otage des Marseillais par quelques irresponsables... ». Loin de se préoccuper de l'avenir des travailleurs du port, il n'a rien trouvé d'autre à dire que des menaces du genre : « J'interpellerai le ministre de l'Intérieur à ce propos... » On ne voit pas ce que cela résoudra. Le mouvement des travailleurs du Port a débuté en avril dernier et, devant la surdité du gouvernement, ils ont donc choisi cette action spectaculaire pour se faire entendre. Et ils sont bien décidés à continuer à le faire.