Alors que le pouvoir d'achat des classes populaires s'écroule, en partie à cause de l'explosion du prix de l'essence, Total continue à afficher des profits énormes, comme d'ailleurs les quatre autres plus grandes compagnies pétrolières mondiales, Exxon Mobil, Chevron, BP et Shell qui, pour la seule année 2005, ont dégagé à elles cinq un bénéfice de 100 milliards de dollars.

En février 2008, le groupe avait annoncé 12,2 milliards d'euros de profits pour la seule année 2007. En 2006, les profits de Total s'élevaient déjà à 12,5 milliards d'euros, en 2005 à 12 milliards, en 2004 à 9,04 milliards.

Face à l'insolence de ces profits et au mécontentement des routiers, marins-pêcheurs et conducteurs de taxis, le gouvernement a donc fait semblant d'agir. Une (longue) rencontre entre la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, et Christophe de Margerie, le dirigeant du géant pétrolier français, a eu lieu lundi 9 juin. À l'issue de celle-ci, ce dernier s'est laissé convaincre de prolonger le paiement de la prime à la cuve versée à quelque 700 000 foyers non imposables se chauffant au fioul, et même de l'augmenter : l'aide passerait de 150 à 200 euros.

La concession ne coûtera à Total qu'un peu plus de 130 millions d'euros, c'est-à-dire autour de 1 % des bénéfices engrangés en 2007 ! C'est dérisoire, mais visiblement les dirigeants du groupe estiment avoir fait là un grand effort. Mais ce sont tous ses profits qui devraient être réquisitionnés !