Présenté fin mai, le dernier bilan social de La Poste fait état pour 2007 de 7 100 suppressions de postes à temps plein, ce qui concerne 10 000 personnes physiques. Ces suppressions s'ajoutent aux 3 600 déjà opérées en 2006.

Les services les plus touchés ont été les bureaux de poste, qui ont perdu 5 000 personnes. Le nombre de bureaux de plein exercice est ainsi passé de 12 500 à 4 700 en quelques années.

Quant à la précarisation des emplois, si La Poste se vante d'être passée de 24 000 CDD en 2005 à 12 600 actuellement, c'est d'abord le résultat de centaines de procès en Prud'hommes, bien souvent gagnés, que lui ont intentés des précaires ces dernières années, précaires qui cumulaient souvent... des centaines de CDD.

Mais si les CDD reculent à La Poste, l'intérim, lui, s'y développe. L'an dernier, le nombre d'intérimaires, qui dépasse 2 500, a augmenté de 36 % !

Avec un tiers des postiers qui gagnent moins de 1 400 euros net par mois, c'est tout cela qui a permis pour la première fois à La Poste de verser un dividende coquet à l'État, 141 millions d'euros sur 943 millions de résultat net, un bénéfice qui a progressé de 16 % en 2007.

Personnel et usagers de La Poste n'ont aucune raison de s'en réjouir, car ce sont eux, et eux seuls, qui ont fait les frais de ce résultat qui a tant réjoui les dirigeants de l'entreprise et les membres du gouvernement.