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- Lutte ouvrière n°2078
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Dans les entreprises
Toyota - Valenciennes : Ce n'est pas toujours la direction qui gagne
Jeudi 22 mai, une bonne centaine de travailleurs de Toyota-Valenciennes ont débrayé ou fait grève. La journée d'action sur les retraites a été l'occasion d'exprimer le mécontentement existant dans l'usine sur les bas salaires et sur la flexibilité. En effet, il y a eu plusieurs pannes ces derniers temps, et à chaque fois, comme il n'y a pas de pièces détachées pour réparer les machines, les équipes de travail ont été renvoyées chez elles. En contrepartie, la direction nous a imposé un samedi travaillé obligatoire et elle prend sur les compteurs d'heures supplémentaires, ce qui lui permet de ne pas payer les 25 % de majoration. Toyota fait des économies sur la maintenance et nous en fait payer les conséquences !
Parmi les grévistes, il y avait des intérimaires. Et bien sûr, le lendemain, des chefs ont voulu les sanctionner. Dans un secteur, un chef a convoqué individuellement quatre intérimaires pour leur dire : " Tu n'as pas l'esprit Toyota, ton contrat est terminé aujourd'hui. " Indignés, ces quatre intérimaires, avec trois de leurs camarades embauchés, ont alors débrayé. Ils n'ont pas cédé aux pressions de la représentante de la DRH, soutenus moralement par le reste de l'atelier qui regardait la scène avec sympathie. Finalement, la direction n'a pas voulu vérifier si la sympathie pouvait devenir active et a cédé. Les intérimaires ont repris leur poste et c'est la représentante de la DRH qui est repartie fort dépitée.
Tout cela a rapidement fait le tour de l'usine, en renforçant le moral de beaucoup.