Les dirigeants du groupe privé Suez et ceux de l'ex-groupe public Gaz de France ont annoncé lundi 26 mai que le " dernier obstacle " à la fusion des deux entreprises était levé. Cet obstacle n'était pas bien haut : il suffisait que le comité central d'entreprise de GDF se réunisse et donne son avis, purement consultatif. Le CCE a voté contre la fusion, mais celle-ci peut donc se faire !

La privatisation de fait de Gaz de France, préparée de longue main par les gouvernements successifs et finalisée depuis février 2006 par le projet de fusion avec Suez, est donc maintenant imminente. Elle ne présage rien de bon ni pour les salariés des entreprises concernées, ni pour les usagers du gaz.

Alors que GDF a augmenté ses bénéfices sur les ventes aux particuliers de 700 millions d'euros l'an dernier, le gouvernement l'a quand même autorisé à augmenter ses tarifs de 4 puis de 5,5 % depuis le début de l'année. Et cela ne fait sans doute que commencer, car le plan d'entreprise Suez-GDF mise sur une suppression en 2010 des tarifs réglementés, c'est-à-dire sur la liberté des prix. Et comme il n'y pas de limite à la voracité des actionnaires et rien que l'État puisse leur refuser, on peut prévoir des hausses à faire pâlir celles de l'essence.

Le raccordement au gaz de ville, qui fut un progrès, payé et amorti par toute la société, va ainsi devenir un moyen supplémentaire d'étrangler les consommateurs pour accumuler des profits privés.