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Centre Hospitalier Belfort Montbéliard : Dans les hôpitaux, embauchez !
Mardi 27 mai, c'était la troisième fois que les hospitaliers se mobilisaient à Belfort et Montbéliard, (sans parler des deux dernières journées nationales auxquels ils ont bien participé). À l'appel de l'intersyndicale, 400 personnes ont débrayé à Belfort pour manifester leur hostilité aux projets de la direction, tandis que dans le même temps et dans les mêmes conditions, à Montbéliard, à 15 km, le personnel s'est retrouvé à 150 devant l'entrée de l'hôpital.
En effet, une rafale de restrictions applicables immédiatement a été annoncée.
D'abord le service de diabétologie de Montbéliard (une vingtaine de lits) a été fermé le 15 mai, réduit à une simple consultation, avec encore moins de lits dans le service de Belfort censé accueillir dorénavant tous les patients hospitalisés. Le gouvernement veut accélérer la suppression des " doublons " entre Belfort et Montbéliard, depuis qu'il y a eu la fusion entre les deux hôpitaux. Il y a cinq ans, c'était le service de pédiatrie de Montbéliard qui fermait, dans cette zone de 300 000 habitants, dont beaucoup résident à plus de 60 km de l'un des deux établissements.
Dans le même temps, il est aussi annoncé la suppression de 85 postes, titulaires et contractuels pour moitié, alors que tous les services sans exception sont en manque chronique de personnel, que la situation est de plus en plus intenable ! Au lieu d'allouer à l'hôpital public les moyens qui manquent, le gouvernement veut s'attaquer au prétendu déficit - 8 millions d'euros au centre hospitalier de Belfort-Montbéliard (CHBM) - en diminuant les effectifs, et avec comme conséquence des remises en cause d'acquis et d'aménagement des 35 heures.
Ainsi, à partir du 1er juin : les 2 heures 30 de récupération pour les dimanches et jours fériés travaillés doivent être supprimés, les horaires de nuit raccourcis de 10 heures 30 à 10 heures pour que les agents de nuit fassent plus de nuitées dans l'année, les 20 minutes de RTT qui étaient placées en fin d'horaire du matin seront placées ailleurs pour rallonger la présence.
L'annonce de ces mesures a provoqué une protestation massive. Le 6 mai, à l'heure où le conseil d'administration devait se réunir, environ 600 employés au total, autant à Montbéliard qu'à Belfort, de tous les services, toutes les catégories, y compris des médecins, ont débrayé, se sont rassemblés, et ont crié leur indignation. Le conseil d'administration, sur demande des élus, a rejeté majoritairement ces mesures ; la direction a dû entamer des discussions avec les syndicats. Un exemple : pour " donner de la sérénité aux personnels trop stressés ", qui sont souvent rappelés au travail pendant leur repos, il est envisagé d'organiser une heure d'astreinte chaque fin d'après-midi, payée un quart d'heure, pour quatre infirmières (deux à Belfort et deux à Montbéliard) qui devraient être prêtes à faire une nuit de travail dans la foulée en cas d'appel !
Pour maintenir la pression pendant ces négociations bidon, seule la CGT a appelé de nouveau à se réunir le 19 mai, et le 20 à débrayer. À Montbéliard, 150 blouses, aussi blanches que dynamiques, sont allées manifester en ville, et remettre une motion aux élus de l'agglomération. À Belfort, une centaine se sont rassemblées devant l'hôpital, contents de réaffirmer leur opposition à cette cure d'austérité contre eux et les malades. Parmi le personnel mobilisé, les discussions sont nombreuses et l'idée d'une grosse manifestation à Belfort progresse.